Au départ, il y a l'écriture forte et puissante de Simone de Beauvoir qui peint en creux une figure que l'on ne voit pas souvent au théâtre "la mauvaise mère". en tout cas, une mère qui aime mal, qui aime trop ou trop peu, qui délaisse, bouscule ...et en veut au monde entier de ses propres failles et de sa condition. une femme, une mère, une épouse, pleine de paradoxes, se trouvant -une nuit de saint Sylvestre- face à elle-même, face à son cynisme, à ses peurs, à sa justice et sa tristesse. la genèse du spectacle est le coup de coeur de la comédienne fane desrues pour ce texte, ai-je lu, et on le sent en tant que spectateur. dans un jeu juste et puissant, elle s'empare à bras le corps du personnage de murielle, sans compromis. la mise en scène dynamique et efficace de julien cottereau rend toute l'ambivalence du personnage, tout en y apportant modernité et universalité. l'émotion est là. on est touché, dérangé, ému. Ce spectacle est rare. On voit peu de monologue de ce genre. La boxeuse Murielle-Fane est époustouflante. # écrit le 03/05/12