Jérémy Ferrari change de look, mais aussi de style. Les 2 précédents spectacles étaient acerbes, audacieux, risqués, intelligents (parfois TRES intelligents), avec un texte fin et une énergie débordante. Ici l'énergie est toujours là, mais entrecoupée de scène franchement longues et lentes, qui ne débouchent au final sur aucune chute. Ici, on n'est pas sûr d'être à un spectacle, mais peut-être à un discours. : "une vengeance personnelle" comme il le dit lui-même. L'humoriste ne nous parle pas de NOUS et de nos travers, mais de LUI et de ses ...problèmes psychologiques. Et c'est là que le bât blesse : - Soit on ne s'identifie pas à ses histoires, et l'humour tarde à venir ponctuer ses récits - Soit on s'identifie, et on est super mal à l'aise de revivre à travers lui ces moments, et l'humour qui survient ne nous fait plus du tout rire. Car le sujet est grave, en vérité. Et si le propos est parfois cocasse, il ne désamorce jamais la gravité de ce dont il parle... On se retrouvera donc en grand écart entre le déballage d'un drame personnel et vécu, et les plaisanteries moins fines qu'avant. Et on ne trouve pas le point d'équilibre. Par ailleurs, les sketches s'essoufflent vite pour devenir des histoires caricaturales, très caricaturales, loin du génie habituel de l'auteur. On ne voit pas du tout le rapport au final entre la promo de son spectacle sur la Santé, qui sentait la dénonciation documentée d'un système médical en ruine et noyauté par Big Pharma, et le résultat où l'auteur ouvre beaucoup trop son intimité la plus profonde à son public, créant étrangement plus de gêne que d'empathie. Mais comme il le dit lui-même, peut-être sommes-nous trop déficients intellectuellement pour comprendre son oeuvre, et à force de s'auto-censurer de peur d'être incompris, ne crée rien de compréhensible... On y passe un bon moment quand même, mais entrecoupé de gêne et de longueurs. # écrit le 06/03/22
La première phrase du spectacle vous annonce toute la suite, et hélas, vous n'en sortirez pas :"je suis homo". Voilà, c'est lancé, et le mal de ce monde est qu'un homo n'est plus de nos jours capable que de faire un spectacle pour homo, qui milite pour des droits homo, avec moult images salaces et suggestives sur la vie sexuelle des homos, et comment dire... tout est gâché. Alex Ramires a un incroyable talent de comédien. Il est bon dans ce qu'il fait, son texte est globalement bien écrit, ses chutes sont bonnes, l'humour est là. Mais tout tourne autour de l'homosexualité et... en plus du fait qu'on commence à avoir une indigestion de cette thématique hyper consensuelle que tous les comédiens homos vous servent à leur sauce, en plus du fait qu'elle flirte trop souvent avec une vulgarité graveleuse (qui semble aller systématiquement de pair avec cet univers), elle empêche surtout le public de s'identifier aux personnages, (tant au sujet de flirts manqués qu'aux réflexion (un peu ados) sur la vie à deux) ...non, on ne rentre pas dedans. Et ce n'est pas la qualité du texte qui est en cause (à quelques vulgarité près en trop), c'est vraiment un univers trop propre au monde homosexuel. Il fera sûrement une brillante carrière dans cet univers tant qu'il y restera bloqué. Un jour peut-être, Alex grandira et créera des personnages qui ne dépendent pas de sa seule expérience d'homo (comme l'on fait nombre d'artistes avant lui). Mais le pire, c'est que cet excellent comédien prétend combattre les clichés contre l'homosexualité à grands coups d'énormes clichés sur - la vie de parents (si desperate) - la typologie des enfant de primaire (soit butors, soit débiles, soit solitaires càd homos) - les jeux genrés (il découvrira un jour que la plupart des enfants ne jouent pas à Gi Joe ou à Barbie, mais surtout aux lego, au pâtés de sable, aux construction, aux dessins, à la cuisine expérimentale, et que non la société ne formate pas les enfants entre bleu et rose (couleurs de jouets parfaitement récente par ailleurs) Ce qu'il montre pour le moment, c'est qu'en terme de clichés finalement, les homos n'ont rien à envier aux autres: ils en sont manifestement gavés jusqu'à l'indigestion. Heureusement son talent véritable s'exprime dans ses clips reconstitués, ses scènes de gêne absolue, et un texte plein d'excellente formules. Qu'il se concentre là dessus et oublie un peu d'être un militant LGBT, on aura un excellent humoriste. (en attendant, je reste consterné par ce spectacle de ce soir) # écrit le 02/06/17
Une très bonne pièce, bien rythmée, avec des acteurs qui se donnent à fond. Les anachronismes sont drôles, l'histoire bien menée, c'est une vraie pièce et une vraie comédie. On regrette l'humour souvent potache (toujours amusant mais qui manque quand même de finesse). J'aurais aimé avec un personnage comme Philéas Fogg et ses adversaires des réparties plus fines. En revanche, il y a un vrai problème avec la vulgarité. Cette pièce est tout public, or certains propos plus que salaces (disons-le : carrément dégueulasses) sont autant déplacés dans la qualité générale de cette pièce que pour le public souvent plein d'enfants. Les acteurs pourront bannir avec bonheur les références directes aux vibros, aux levrettes et toute vulgarité explicitement sexuelle qui n'ajoute rien à la pièce mais la salit sans raison justifiable. # écrit le 13/02/16
Le thème est bien trouvé, les acteurs sont frais, il y avait du potentiel. Sauf que ça tourne très vite au spectacle scolaire de fin d'année. Le texte est sans intérêt, les gags lourds, trop souvent vulgaires, les chutes inexistantes. Il y avait énormément de gags à faire sur cette thématique, et le résultat est d'autant plus décevant. Allez-y si vous avez l'humour facile et acceptez la vulgarité comme seul élément comique (il y en a: que d'éclat de rires dans la salle quand un acteur écrase les "corrones" de l'autre, matte les seins ou frotte les fesses du premier). Passez votre chemin si vous aimez les histoires belles et l'humour fin, le verbe et les situations ubuesques. # écrit le 02/09/14
Orely est sympathique, jolie et pleine d'entrain. Mais pourquoi avoir pondu des textes aussi vulgaires. tout chez elle n'est que vulgarité, et tout y passe, du pénis aux menstruation, juste l'idée fausse que plus c'est crade, plus c'est drôle. On passe un peu au caca-prout de temps en temps, à quelques blagues de terminales éculées, et passe au milieu de ce champs d'ordure un ou deux personnages réussis, mais pas hilarants non plus. # écrit le 10/06/12
Nathalie Boitel
Thomas GT dans Artichaut