Dès les premières minutes j'ai attendu désespérément un entracte qui ne vint jamais pour échapper à cette prise d'otage interminable à l'humour éculé et au jeu d'acteur à la qualité désespérante. Seule la polyvalente Sandrine Seubille arrive à tirer son épingle du jeu, noyée dans un marasme presqu'exemplaire de mauvais jeu d'acteurs à la diction trop souvent hasardeuse. L'interprète du rôle de Valentin, lui aussi, arrive ce soir là à nous faire esquisser un sourire lorsqu'il joue de sa canne avec précision. Ce gros diamant est la preuve sinistre que l'argent amène le succès car si le spectacle parvient à se démarquer c'est pour ses quelques idées visuelles en mise en scène permettant aux interprètes errant sur le plateau d'habiter l'espace scénique de manière parfois originale en jouant sur les plans et la perspective. Néanmoins les décors bien qu'imposants apportent une lourdeur désagréable à l'expérience qui le fut tout autant pour nous quatre ce soir là. Le choix de faire intervenir des musiciens et du chant en live aurait d'avantage de valeur si d'une part la sonorisation était à la hauteur, et d'autre part si l'intervention de chansons dont le but était néanmoins de faire avancer l'histoire n'était pas qu'anecdotique. L'argument Molière de la comédie n'est décidément pas un gage de qualité et c'est bien triste puisque il serait temps de proposer au public une qualité dans l'air du temps et ne plus faire appel à une indigestion de portes qui claquent et d'amants dans le placard. Ce même placard où cette pièce aurait pu avoir la délicatesse de rester. La comédie est un genre exigeant, il est vrai. L'humour est subjectif. Mais l'exigence, l'excellence devraient être les moteurs du spectacle vivant. A chaque représentation, à chaque minute, à chaque instant. # écrit le 10/11/19 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com