A l'entrée, le professionnel pourrait être un videur ou un croque-mort. Ou un professionnel des médias : c'est notre "matons !" Mais ici, faute de bons sentiments ce sont des imaginaires incarcérés, donc hallucinatoires que le public partage comme par le trou d'une serrure. Le personnage principal ("yeux verts"), terrifiant, est joué par un comédien au physique de "choriste", ce qui lui permet d'en révèler la fleur humaine avant de le faire passer du statut de raté-criminel à celui de génie du mal, dans l'enfer d'une cellule pour trois. Des deux autres damnés, l'un a besoin de se créer un personnage pour tuer : c'est un raté, comme ce "criminel manqué" de Genet. La mort de l'autre sera mis-en-scène comme une scène d'impuissance chez Kubrick (plus troublant que n'importe quel gros plan de pornographie). Ils se séduisent comme on se prépare au rite du hara-kiri. Ils se possèdent comme on est possédé par le vaudou. Mais ce sont leurs pleurs qui nous bouleversent, car ils nous renvoient à notre propre prestance : attendue, jouissive et deséspérée. Dans le couloir de la mort, quand le public se fait la belle, il a passé un bon moment. # écrit le 05/02/05