Henry Miller est encore un inconnu lorsqu’il rencontre Anaïs Nin. Révolté, rayonnant et profondément anticonformiste, il a quitté les Etats-Unis dans l’objectif de devenir écrivain. Anaïs Nin vit confortablement avec son mari dans une somptueuse demeure à Louveciennes. Elle aussi s’adonne à l’écriture, et plus particulièrement à celle d’un journal qu’elle tient depuis l’enfance et dans lequel elle note tous les détours de sa vie intérieure et les moindres nuances de ses émotions. Leur rencontre sera décisive pour l’un comme pour l’autre. Dans le Paris des années trente écartelé entre la crise et l’effervescence artistique, ils deviennent amants, ils correspondent et créent ensemble. Le spectacle nous présente des extraits de leur correspondance passionnée. Dans une mise en scène sobre et élégante, autant au service des mots que fidèle à l’univers des deux écrivains, Jacques Lallié et Florence Boog incarnent Henry Miller et Anaïs Nin d’une telle façon que l’on pourrait penser qu’ils les ont effectivement connus de leur vivant. Tour à tour joyeuses, fougueuses, érotiques, mélancoliques ou tourmentées, les lettres nous transportent dans les coulisses de la création mais aussi au cœur d’une relation tumultueuse, d’une histoire d’amour littéraire. Ceux qui connaissent les œuvres d’Henry Miller et d’Anais Nin apprécieront des textes qui ont pris chair sur scène, les autres découvriront les symboles d’une génération en quête d’elle-même, de sa liberté et de son identité. # écrit le 26/02/05