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Théâtre musical: La Visite de Wagner à Rossini

-Une rencontre épique
Wagner, le germanique rend visite à Rossini, le latin. La presse a fait une cabale : Rossini détest la musique de Wagner (ce qui est faux). Et c'est avec une certaine appréhension et grâce à l'intervention de Michotte, que ces deux monstres vont se rencontrer. Deux cultures, deux conceptions de la musique s'affrontent avec humour et culture et courtoisie. Rossini est au sommet de sa carrière (bien qu'il ait pris sa retraite à 37 ans après avoir écrit plus de 40 opéras en 20 ans) et Wagner est débutant (bienqu'il ait écrit Tannahaüser, Tristant und Isolde), mais incompris par les parisiens. Rossini se dévoile, vocifère, éructe, rigole, Wagner reste stoïque, avec de temps en temps un petit sourire ironique en coin. Et ces deux monstres de l'opéra vont partager leurs points de vues sur l'opéra : Buffa pour Rossini (avec des pièces magnifiques : L'italienne à Alger, Le barbier de Séville, Sémiramis, Guillaume Tell et plus sérieux Petite messe solennelle et Stabat Mater) et Seria et gigantesque pour Wagner(Parsifal, L'anneau des Nibelungen, Les maîtres chanteurs de Nüremberg,Rienzi). Et de cette rencontre va naître une amitié qui durera dans le temps bien que cette rencontre fut la seule. C'est tout cela que nous fait resentir cette pièce magnifique servie par un trio d'acteurs à couper le souffle. Frédéric Thérisod en Michotte éffacé mais très présent avec une voix superbe qui nous sussure des airs de Mozart (Air de la calomnie) et Wagner, Franck Kronovsek qui campe un Rossini truculent, cynique, drôle et curieux de l'approche de Wagner quantà son art et Phillippe Villiers dont l'interprétation de Wagner est au-dessus des mots : il n'interprète pas Wagner, il est Wagner. Que dire de plus ? Rien, absolument rien. Une pièce à voir sans hésiter. C'est une chef d'oeuvre.
# écrit le 06/07/13