La lumière s'allume, chaude et intimiste, sur un couple réuni dans une fusion qui crée aussitôt une attente forte. Et cette attente n'est pas déçue ! Les dimensions modestes de la salle, de la scène, le décor simple, l'éclairage jamais agressif, nous plongent dans une proximité immédiate avec les comédiens et leurs personnages. Le texte ciselé n'est pas une banale évocation de la vie d'un artiste : c'est une véritable écriture qui joue sur de multiples registres et où les touches subtiles d'humour s'accordent parfaitement avec les moments d'intensité émotionnelle. D'ailleurs, l'accord semble aussi parfait entre les deux comédiens. Chaque geste touche, chaque note atteint. Pour qui n'est pas musicien, l'envie d'apprendre vient d'elle-même, tant la grâce de la violoncelliste est grande : Juliana Laska est vibrante et fait vibrer non seulement les cordes de son violoncelle mais celles de l'âme des spectateurs. Quant à Michel Sigalla, il est si fortement habité de son rôle qu'on a la réelle sensation de voir non un personnage mais l'homme, Pau Casals, qui nous parle, nous entraîne dans sa passion, dans ses passions, avec une déroutante simplicité. Comme si, subitement, le génie n'était qu'une évidence ! Ce spectacle ne permet pas de connaître Pau Casals : il permet qu'une touche Pau Casals entre en nous, dans toute sa richesse, avec toute son énergie et nous offre une belle leçon d'humanité, une part délicieuse de rêve et d'inspiration. # écrit le 16/11/13