Ses critiques -Immersion forcée et totale dans les abysses d'une nature humaine toujours stupéfiante 9/10 On a tous vu une scène de film avec un placard comme ultime rempart contre le monstre dont l'ombre obscurcit le visage terrorisé de l'innocent caché. Mais avez-vous déjà envisagé que ce simple meuble puisse être un refuge contre vos amis ? Dans la veine des explorations psychologiques induites des travers de notre société, dont traitent notamment des séries comme Black Mirror, Westworld ou Real Humans, Les Amis du Placard déroule la banalité quotidienne d'un couple en mal de vivre usant de son pouvoir sur "leur" couple d'amis pour apporter un peu de saveur à leur vie morne et étriquée. Quand aujourd'hui nos comportements tendent à trahir une relation à l'autre de plus en plus consumériste, cette pièce de Gabor Rassov ouvrent une fenêtre sur un futur si contemporain qu'elle plonge le spectateur dans un état de voyeurisme rapproché ; version imminente d'une télé réalité à venir. Dilemme permanent entre curiosité inquiète et rire jaune on respire mal mais on s'accroche pour "voir" jusqu'où tout ceci va nous mener. Ils sont quatre sur scène et ce microcosme semble incarner l'essence d'un monde presque là, d'une manière humble, cruellement banale et terriblement réaliste. Bravo ! Cette proximité nous abîme tour à tour dans la peau des "propriétaires", excessifs mais plausibles, puis dans celle des "amis", héroïques mais damnés. Le rythme est bon, la mise en scène "simplement" maligne et au service d'un texte dramatiquement drôle et ouvert à l'audacieux courageux qui saura en pousser le cynisme jusqu'au bout. Bravo ! # écrit le 22/05/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Précis & élégant 8/10 C'est très bien joué. La mise en scène est fluide, toute en rondeurs. J'ai eu la sensation d'un léger roulis tout au long de la représentation ; plutôt opportun pour des histoires de voyages. C'est précis et élégant. # écrit le 16/07/15 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| Théâtre dramatique: L'amant -Miroir sans fin 8/10 Qui joue ? Qui joue qui ? Pour qui et quand ? Ces échanges, parfois d'apparence volontairement banale, dansent sur le fil de la folie sans que l'on sache de quel côté elle se cache. Nous voilà condamnés à un funambulisme sans filet, spectateurs comme comédiens. S'installe alors une incertitude rampante. Chaque réplique peut déclencher la tempête qui ferait basculer la situation. Cette tension est prenante, belle, incarnée et tenace ! Même les (trop) nombreux fondus au noir ne l'entament pas vraiment, c'est une belle performance des deux acteurs. Et puis il y a ces précieux moments appelant le sourire ; le rire franc aussi. De petites poches d'air distillées ça et là par Harold Pinter pour tenir cette apnée dans les méandres intérieurs de ce couple. C'est puissant, c'est dense, ça laisse chancelant sans véritablement laisser au spectateur une préhension ferme sur ce qu'il vient de voir. En définitive, Qui joue ? Qui joue qui ? Pour qui et quand ? # écrit le 17/04/15 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Vrai 10/10 Dès la rue cette façade en chantier pose le décor, avant que de s'asseoir dans la salle intimiste. Un vieux rade, pourri à souhait. On sent que ça poisse, on sent la pisse, pourtant on y est bien. Confortable comme une bouée en pleine tempête ; elle va souffler fort ! Convivial comparé à ce que chacun des cinq loosers magnifiques cache sous des dehors agressifs, éméchés ou mutiques. Imaginez-vous en avance pour un rendez-vous dans un quartier inconnu. Vous pénétrez dans ce bar, le plus proche. Vous commandez un café, un demi, on s'en fout. Vous vous asseyez à une table, un peu à l'écart, pas très à l'aise. Là. Maintenant vous êtes prêt. Pas de chichi, pas de Coca ou de Perrier rondelle, on attaque direct les shots ! On fait des mélanges, on boit vite, très vite, et quand enfin ça monte il est déjà trop tard. Huit clos hypnotique à la manière d'un stroboscope, on suit ces échanges à fleur de peau où chaque personnage, poussé à bout, cède bon gré mal gré à une impudeur sentimentale poignante. Tel les voisins-voyeurs-de-la-table-d'à-côté le public ne perd rien de ces intimités blessées et pourtant pleines d'espoir et vie. Qu'est-ce qu'on rit pourtant ! Le texte y est pour beaucoup, enlevé, cru ou plutôt imagé, souvent appuyé par un jeu de scène sans concession. Pas question de spoiler l'affaire. Toutefois je peux vous dire, qu'à la place de certain courant encore après l'Oscar, j'irai me remettre en selle avec un peu de figuration à la Folie Méricourt et, au hasard, je jouerais la chaise... Allez-y, vous comprendrez. Si,si ! Faites-moi confiance. Le plus beau ? Tout est juste ! Loin du boulevard, de la grosse farce, du burlesque... C'est crédible, ça sonne vrai. Belle performance que de nuancer de la sorte des personnages réalistes confrontés à des situations extrêmes. # écrit le 18/03/14
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