Ses critiques
6 pages de résultats triés par | | Théâtre contemporain: Oublie-moi -Une dramaturgie sans surprise 6/10 Jeanne et Arthur se rencontrent en boîte, tombent amoureux, vivent heureux ensemble jusqu'au jour où Arthur ne sait plus ce qu'il est censé acheter chez l'épicier. Adaptation par Marie-Julie Baup et Thierry Lopez (qui ont interprétés la pièce à sa création) du livre In others words de Matthew Seager, Oublie-moi doit beaucoup à la qualité de ses interprètes. Mathilde Roehrich et Kevin Garnichat (ce soir, car il y a alternance ) sont absolument charmants. Oublie-moi doit aussi beaucoup à sa scénographie, son décor sucré, sa mise en musique et en scène qui dynamisent agréablement et de façon acidulée le récit. Les auteurs ont, malheureusement, choisi un récit chronologique et descriptif. Le sujet étant rapidement exposé, son issue assez évidente, la répétition des scènes lasse vite. Il aurait fallut une écriture plus riche ou une composition du récit plus surprenante. Oublie-moi manque ainsi de puissance et de surprise dans sa dramaturgie et finit par ennuyer un peu. # écrit le 28 Juin
| -Un réussite en tous points 8/10 Alors que Paul est en rendez-vous avec son ami Pierre, So, qu'ils ne connaissent pas, les interrompt : Paul a rendez-vous avec So et avec Matt. Un grand destin l'attend. Difficile de pitcher cette pièce tant elle est riche sur le fond et la forme, à la fois intrigante, drôle et d'une grande causticité sur la vie en société, le politique dans son sens premier. . Bavarde, jouant avec le sens des mots et des expressions à tiroirs, les non-sens et l'absurde des situations et des attitudes, les malentendus et les divergences de perceptions, la pièce est particulièrement exigeante avec ses comédiens. Perfection dans la restitution du texte, précision dans les tonalités, Louis Albertosi, Pauline Belle, Rodolphe Congé, Pierre-Felix Gravière, Dominique Valadié et Claire Wauthion y sont excellents. La mise en scène d'Alain Francon est suffisamment simple pour ne pas ajouter de la complexité au propos et particulièrement efficace. En fond de scène, un écran semblant être le ciel. Sous un éclairage puissant et vertical, les comédiens assis sur quatre bancs disposés en cirque, de dos quand ils n'interviennent pas, entrent dans le jeu comme ils entreraient en piste. Une réussite à tous points de vue à ne pas manquer. sanscrierart.com # écrit le 05 Février
| -Impressionnant, drôle et positivement énervant 8/10 La salle intimiste du théâtre de la Gaieté Montparnasse sied parfaitement aux spectacles qui nécessitent que le public soit au plus près de l'artiste. Une configuration parfaite pour Larsene qui fait monter sur scène, à chaque numéro, une ou deux personnes, ajoutant à l'occasion l'intervention de spectateurs en salle. C'est donc à un spectacle très participatif que nous convie le magicien-mentaliste énervant. Dans un premier temps, Il impressionne tout particulièrement par la rapidité et la stupéfiante dextérité avec laquelle il manipule les cartes. Puis, très vite il enchaîne les numéros plus sophistiqués, utilisant à plusieurs reprises la vidéo (ce qui a bien moins de charme d'ailleurs). Chaque fois, il implique avec humour et une belle répartie ses assistants d'un soir, qui, au plus près des manipulations de l'artiste, n'y voient que du feu. Le numéro final dit "du journal" achève de nous estomaqué. C'est impressionnant, drôle et, il est vrai, aussi positivement énervant. sanscrierart.com # écrit le 17/05/23
| -Inclassable et réjouissant 8/10 C'est dans un écrin très kitch, qui sied parfaitement à son grain de folie, que le comédien-auteur-metteur en scène convie une ribambelle d'artistes aux talents divers et majoritairement loufoques. Le casting changeant semble t-il tous les soirs, ce mercredi 9 février, ce sont plusieurs comédiens dans des rôles comiques dont Atmen Kelif en Fernandel, Alka Balbir en compagne jalouse, une Miss météo marine, l'unique acteur de la troupe Chienne de vie, un chanteur à textes déprimé, un rocker en peine avec la technique, l'incontournable Mister Pat... mais aussi une vraie chorale, de vrais danseurs dont Sofiane Chalal, le guitariste Tito el Fances, le pianiste (de Barbara) Gérard Daguerre, le costumier Michel Dussarat, le tampographe Vincent Sardon... Édouard Baer est parfait en Monsieur Loyal servant parfaitement ces artistes qu'il présente et accompagne parfois. Il est en grande forme et donne de sa personne, parodiant de façon hilarante le jeux des comédiens de vaudeville, chantant avec sincérité, se lançant dans des digressions dont lui seul a le secret, interrogeant le public... Édouard Baer équipé de son humour pince sans rire et de sa réelle curiosité pour les autres nous propose 1h45 d'un spectacle inclassable absolument réjouissant. # écrit le 09/02/23
| -Une pièce rare inclassable 8/10 En 2018, Frédéric Moulin découvre une boîte en carton ayant appartenu à Louis, son grand-père. Au milieu de papiers administratifs, il trouve un dossier sur lequel est indiqué "Documents de M.Morgenstern confiés à Lyon en 1941 ou 1942. A rendre à M.Morgenstern en cas de demande". Frédéric Moulin se lance alors dans des recherches pour comprendre quels liens unissaient Louis Moulin et Léopold Morgenstern. Frédéric Moulin, comédien et metteur en scène, a transposé cette enquête en pièce de théâtre attribuant son rôle à une héroïne (Sabine Moindrot, parfaite) et en s'octroyant l'interprétation des personnes qu'il a interrogées lors de ses recherches. La mise en scène simple repose sur un voile blanc qui fait notamment office d'écran ; les photos des protagonistes et les papiers administratifs qui permettent de retracer leurs parcours y sont projetés ; et d'un bureau sur lequel s'étalent les dits documents que l'héroïne consulte. L'exposition de cette enquête sous sa dimension énigmatique et émotionnelle et dans sa part historique et documentaire, lui confère une puissance romanesque remarquable. En parvenant à trouver les tons justes (du rire aux larmes en passant par la colère et beaucoup de doutes) pour conter les multiples dimensions de cette histoire, à la fois récit de la découverte d'un trésor, introspection familiale, avis de recherche, enquête historique, témoignage de l'antisémitisme et de la traque des juifs, Frédéric Moulin offre à voir une pièce inclassable. sanscrierart.com # écrit le 12/01/23
| -Une très belle adaptation 8/10 Vienne, années 20. Un avocat endetté demande à sa fille de 19 ans, Melle Else, d'obtenir l'aide de Dorsday, un vieil ami. Ce dernier accepte de prêter 50 000 florins à condition que Melle Else se montre à lui nue. Nicolas Briançon met en scène Alice Dufour, seule, dans la pièce culte d'Arthur Schnitzler. Les projections vidéo (extrait s de "Fraulein Else" de Paul Czinner), l'accompagnement musical, les costumes servent élégamment le jeu nuancé de la comédienne au teint pâle et aux yeux clairs. Dans ce monologue où toutes les émotions jusqu'aux plus contradictoires se succèdent, entre effroi et inconscience, entre résignation et bravoure, entre soumission et anticipation, entre pudeur et désir, entre éclats de vie et envie de mort, Alice Dufour impressionne et émeut. sanscrierart.com # écrit le 09/10/22
| -Shaker 2/10 Prenez un shaker. Placez y les Bronzés font du ski, Hélène et les garçons, un conte perse et les dictatures iraniennes (celle du Shah puis de Khomeini). Secouez et vous obtenez Les Poupées Persanes. C'est aussi bête qu' Hélène et les garçons, mais cela n'a ni l'humour des Bronzés, ni la grâce et la profondeur d'un conte perse, ni la grandeur du récit historique. Et c'est sans doute ce dernier point qui irrite le plus. Comment oser aborder un sujet aussi grave que l'histoire d'un peuple opprimé avec aussi peu de talent ? Ici tout est gros et gras. Les dialogues, l'humour, le romanesque, les ficelles du récit, les portraits des personnages, la mise en scène, les décors et le jeu des acteurs, à l'exception notable d'Ariane Mourier, toujours excellente. La majorité du public semble avoir adoré sans qu'on soit tout à fait sûr qu'ils aient compris ce qui leur était raconté. Les autres sont au pire consternés au mieux dubitatifs. Sanscrierart.com # écrit le 30/09/22
| -Originale, drôle et intrigant 7/10 15 personnages, 3 actes, 5 personnes en réunion, 1 nom et 1 histoire de manipulations multiples. Frédéric Sonntag s´amuse à imaginer le jeu politique de gouvernants obscures manipulant des pieds nickelés de la révolution en s´inspirant de l´imagination de scénaristes. C´est drôle et ingénieux et si le propos frôle la théorie du complot, le rire et l´astucieuse construction du récit l´emportent. La mise en scène d´Yves Auger plante efficacement avec peu les trois atmosphères qui se succèdent et offre aux 5 comédiens (Alex Lambray, Augustin Tiberghien, Benjamin Ferrier, Émilie Rodriguez, Rodolphe Vivant, Victoria Bocek), qui doivent relever le défi d´interpréter chacun 3 personnages à la fois différents et similaires, la possibilité d´exprimer ses différences et ses similitudes avec finesse. Une écriture originale, une bonne mise en scène, de bons comédiens, du rire et de la réflexion, voilà le combo gagnant d'une bonne soirée de théâtre. # écrit le 17/09/22
| -Puissance du texte, puissance d'un comédien 8/10 Ce soir, il n'a pas trouvé de chambre d'hôtel. Sous la pluie, il a rencontré un camarade, réel ou inventé, à qui raconter sa solitude, ses rencontres, ses combats. Roger Davau met en scène la pièce de Bernard-Marie Koltes, écrite en 1977. Dense, le texte est sans ponctuation, d'une seule phrase où le héros dit sa haine d'un système qui broie et expulse, dénonce la trahison des femmes, se méfie du désir qui affaiblie l'homme fort, confie l'importance de rester digne, se félicite d'avoir su se libérer de tout, s'interroge sur le prix de cette liberté, presse ce camarade aux allures d'enfant de ne pas le laisser, seul, sous cette pluie qui ne finit pas. Ce monologue bouscule par sa noirceur, enchaînant récit limpide et propos confus, il nous interroge sans cesse. Sur la petite scène de la salle Belleville, dans un décor minimal, Christophe Hatey s'en empare avec vigueur et sensibilité, laissant éclater la vérité de cet être abîmé. # écrit le 03/04/22
| -Du divertissement pur sans plus de prétention 7/10 En 1960, à Chicago, Jack Mancini, pizzaiolo turbulent, entre à l'université puis à la Nasa grâce à son intelligence exceptionnelle. Mélody Mouret nous présente un héros à l'Américaine qui pourrait sortir tout droit du cinéma populaire hollywoodien des années 90, un cinéma qu'elle a sans nul doute beaucoup regardé. Elle en convoque ici les recettes les plus efficaces dans une sorte de best of entre film d'apprentissage et film catastrophe (Appolo 13, Will Hunting par exemples). Ainsi, la pièce enchaîne des scènes et événements, plus ou moins importants, qui nous semblent familiers, déjà vus à maintes reprises, sans surprise. Cela pourrait être gênant mais c'est une forme d'admiration pour ce savoir-faire qui l'emporte. Le texte est digne des dialogues de ces films mais l'auteur n'oublie pas d'être drôle avec des bons mots et un comique de situation plutôt efficace. Côté scénographie, là aussi c'est le cinéma qui est convoqué. Pour décor des projections vidéos qui nous transportent de lieux en espaces. C'est là aussi très bien fait et favorise l'immersion. Le peu de mobilier présent est déplacé et escamoté par les comédiens qui ne chôment pas dans une mise en scène vive où tout doit s'enchaîner à la vitesse de la lumière, et ce, sans que le spectateur ne se perde. La troupe de comédiens avec en tête Jordi Le Bolloc'h dans le premier rôle, Nicolas Lumbreras (drôlement Splendid), Anne-Sophie Picard, Alexandre Texier, Valentine Revel-Mourosz et Eric Chantelauze, est excellente. Bref, dans son genre (que certains rapprocheront d'un théâtre à la Michalik mais en plus efficace et plus frais), La Course des Géants fait très bien le job. C'est du divertissement pur sans plus de prétention. sanscrierart.com # écrit le 25/02/22
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