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Théâtre musical: George Sand, ma vie, son oeuvre

-Un beau moment de théâtre
Joli moment de théâtre hier, avec "George Sand, ma vie, son oeuvre", de et avec Caroline Loeb. Le pitch ? La comédienne raconte, à la manière d'un journal, la création d'un spectacle sur George Sand que son producteur lui a commandé. Le ton apparemment badin, souvent vraiment drôle, est en réalité prétexte à évoquer, sans prétention mais de manière frontale, des sujets profonds (le combat de l'artiste pour exister dans sa singularité, les forces et les limites de l'amour passionnel, la non-communication entre générations, la "finitude" de toute chose, etc.) On retrouve aussi un sujet récurrent et fondamental chez Caroline Loeb : la question du manque de reconnaissance et de l'oubli, qui a l'a affectée comme elle touche aujourd'hui George Sand d'une certaine manière (souvent caricaturée de façon forcément limitative, de moins en moins étudiée). Le fait que Caroline Loeb utilise sa propre vie pour évoquer celle de Sand aurait pu révéler un égotisme problématique. Il n'en est heureusement rien. C'est avec générosité que l'auteur et comédienne transmet de façon instructive ce qui fit et fait le sel comme la modernité de la personnalité de Sand. Ce que la comédienne raconte de sa vie personnelle est tour à tour cocasse et touchant. Le plus intéressant est sans doute la mise en regard des personnalités féminines évoquées : la figure tutélaire de George Sand, son féminisme éclatant et ses contradictions qui trouvent un écho certain dans la vie de la comédienne ; également, l'aspect moins reluisant de ce "monstre du Sunset Boulevard" avant l'heure que fut Sand, mère-ogresse adorée et honnie par sa fille et qui renvoie Caroline Loeb à l'image de sa propre mère; enfin, le placement tellement affirmé de l'auteur de "La mare au diable" par rapport à ses convictions et aux valeurs de son époque, face à celui encore très dilettante de Manon, la jeune fille de Caroline Loeb. Le texte, entrecoupé de quelques chansons narratives (la dernière, "De Nohant au néant", est particulièrement belle), fait mouche. Jamais on ne s'ennuie. Le focus sur la vie de la comédienne permet incidemment de redécouvrir le mythe George Sand d'une manière bien plus intime. Le jeu de Caroline Loeb est précis, de sa "rythmique de l'humour" à ses pointes d'émotion. Il y a, dans la façon dont la comédienne interprète des extraits de la correspondance de Sand et d'Alfred de Musset, quelque chose de puissant et profondément émouvant, qui ne cède pas à un romantisme de pacotille, mais révèle la dignité d'une Sand déchirée face à un Musset avant tout enivré de ses propres mots et sentiments. La comédienne se sort avec les honneurs ce passage particulièrement délicat à servir. Je suis d'ailleurs certain qu'elle pourrait l'interpréter encore plus brillamment, sans pour autant tomber dans le pathos qu'on la sent bien vouloir absolument éviter. Il y a chez elle une puissance de jeu qu'une pudeur polie retient un peu, parfois. Caroline Loeb est douée, vraiment. C'est une réalité méconnue que je vous invite sans prévention à (re)découvrir en allant voir sa pièce. Celles et ceux pour qui Caroline Loeb rime uniquement avec "C'est la ouate" y trouveront un clin d'oeil fort amusant et surtout la poésie d'une artiste bien plus accomplie qu'ils ne l'imaginent.
# écrit le 29/11/15 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Opérette: Divine Diva

-Une bouffée de fraîcheur
Quel joli spectacle ! C'est plein de fraîcheur et de fantaisie. Les deux comédiennes(l'une chanteuse et l'autre pianiste,douées)forment un duo détonant, lointain cousin du duo de L'"Ultima Récital" de Marianne James, dont l'humour fonctionne vraiment bien. Les moments musicaux, qu'il s'agisse d l'interprétation vocale ou musicale, sont réussis. Ce spectacle est une bouffée de légèreté agréablement surprenante.
# écrit le 07/05/14