-Power Lunch adapté d’Alan Ball Voila une pièce qui ne peut laisser indifférent. Elle remet chacun d'entre nous (homme ou femme) face à ses peurs, ses espérances et ses hésitations. Personne n'en sort indemne ; pire, en y réfléchissant bien, le spectateur quitte la salle en se disant que, n'en déplaise à Gainsbourg, même sans être physique, l'amour est sans issue. L'homme intelligent, drôle, sensible, affectueux, fort et engagé, ça n'existe pas et s'il existait, cet oiseau rare, aucune femme n'en voudrait car soit elle en aurait peur, soit, elle serait dans l'incapacité de le dominer ou le manipuler. La femme sensuelle à forte poitrine, à la fois mère, allumeuse et docile n'existe pas non plus et l'homme hésite entre se la jouer macho avec elle, la supplier ou avoir le courage de fuir. Quant aux deux personnages " transgenres ", ils cumulent les défauts, les faiblesses et les angoisses des hétéros. Dans un décor minimaliste réduit à des chaises et un jeu d'acteur rappelant à la fois le théâtre grec et celui de Strindberg, la troupe joue avec les nerfs du spectateur, lui fait espérer une fin joyeuse qui ne viendra pas. On pouvait craindre une Cage aux folles revisitée, un pamphlet post-féministe étalé avec lourdeur, un boulevard sur le couple à la fois éternel et moderne à la Jaoui -Bacri. Il n'en est rien, le jeu des acteurs est subtil sans être elliptique. , A voir et à ruminer comme aurait dit Nietzsche # écrit le 17/05/14