En toute simplicité, Bertrand Degrémont fait entendre le parcours douloureux de son personnage, au cours de ce voyage à la haye qui transporte le spectateur bien au delà des frontières géographiques du récit... J'ai aimé la façon dont ce spectacle, sans aucune esbrouffe, nous faisait entendre l'essentiel : un texte d'une lucidité bouleversante. On renoue avec un théâtre accessible, proche du public, avec le plaisir des histoires contées avant de dormir, sauf que celles-ci engendrent des rêves troubles. # écrit le 15/02/07
Pari gagné pour l'Équipe de Nuit qui continue à nous faire découvrir avec bonheur les textes de Lagarce... Après un très beau "Presque la fin du monde", l'équipe de Jean-Charles Mouveaux nous présente aujourd'hui un Lagarce à la fois très proche et très lointain, où le rire le dispute à l'émotion grâce à la virtuosité et l'incroyable précision de comédiens extraordinaires. Quelle générosité ! Quelle solidarité entre eux ! Rassemblés par la solitude de leurs personnages égarés sur un plateau labyrinthique, ils égrènent leurs espoirs, leur amertume, leurs frustrations, en une comédie grinçante mais toujours profondément humaine. # écrit le 15/02/07
Plus besoin de caféine : allez voir Percolateur Blues pour votre fix d'énergie. Les comédiens en ont à revendre et servent avec une fougue communicative un texte exigeant dans une mise en scène d'une précision et fluïdité magnifiques. Les croquis de personnages sont savoureux, l'histoire progresse sans temps mort... Un grand bravo pour ce spectacle bourré de trouvailles et d'une exécution remarquable. # écrit le 15/02/07
Il fallait du courage, du talent et de la sensibilité pour se plonger dans l'univers de Schnitzler, a fortiori celui de la nouvelle Sterben. C'est un défi qu'ont magnifiquement relevé Élise Arpentinier et ses comédiens. Avec une humilité et une honnêteté bouleversantes, ils observent droit dans les yeux, et nous invitent à observer avec eux, sans feinte, sans détour, le mystère du lien qui nous lie à la vie, à la mort, aux vivants, c'est-à-dire à ceux qui vont mourir. Sans affectation et sans âpreté, mais avec une tendresse rare qui évite toujours l'écueil de la mièvrerie, ce spectacle nous fait voyager au coeur de ce que nous avons de plus intime : on sort grandi, avec une envie toute sereine d'écouter de plus prêt les roses pour que leurs soupirs nous parviennent - enfin. # écrit le 12/04/06
Une comédie légère et fine, dont l'intelligence du propos n'a d'égale que l'élégance et le raffinement de la forme. L'écriture finement ciselée est servie par la mise en scène de Camille Combes-Lafitte qui allie à merveille sobriété et exhubérance. Les comédiens sont éblouissants. Chapeau bas à Tanguy Josse qui prend à bras le corps et à pleine bouche ce texte à la fois truculent et savoureux. Sa synergie avec Émilien Gobard, dont on ne peut qu'admirer l'aisance, la versatilité et la précision du jeu, est impressionnante. Les rôles féminins ne déparent pas : Élise Trogrlic incarne à la perfection toutes les facettes de la féminité, avec humour et profondeur, tandis qu'Aurélie Ledoux éblouit par sa maîtrise des nuances et son énergie constamment au service du groupe. Thomas Fabre nous régale par l'humour avec lequel il manie la caricature et le jeu physique. On sent fortement l'influence du tai-chi dans l'aisance physique dont il fait preuve. Enfin, Matthieu Haumesser endosse avec une vérité criante le rôle du papa débordant d'amour pour sa progéniture, et avec une réalité troublante celui d'un intellectuel dont la profondeur de la pensée le mène aux confins de la folie... Un moment inoubliable, vraiment --- c'est votre chance, c'est votre espérance : ALLEZ-Y !!! # écrit le 11/02/06