Denys

Comédie: Silence, on tourne !

-Enlevé, mais surtout à la fin
Sans bouder le plaisir d'un joyeux moment de loufoquerie, il faut reconnaître que la pièce tarde à trouver le ton déjanté qu'on lui prête. La première heure est surtout faite de situations quelque peu convenues qui sentent le déjà vu et de facilités dans le texte qui ne sont pas d'une drôlerie immédiate. Puis vient l'élément déclencheur, cette trouvaille d'aller chercher un figurant dans la salle, pour qu'enfin ça s'accélère et que le spectacle décolle vers la loufoquerie qu'il revendique. Enfin, on rit de bon coeur, enfin la sauce prend entre la troupe et une salle complice. Il est temps de pardonner la petite heure ou sans s'ennyuer, on guettait un verbe et une verve comique plus indiscutables. Qu'est ce qu'on attendait pour être heureux? Rien d'autre que ce moteur, action.
# écrit le 30/11/18 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Comédie: La Nouvelle

-Rire à retardement
La nouvelle ne démarre pas au quart de tour. Faute d'une intrigue un peu ténue et de deux premiers actes un peu poussifs, il faut attendre le 3ème pour rire de bon coeur. Richard Berry - drôle et crédible - en jeune père et jeune grand père se fait rattraper par ses leçons de morale à ses fils et pète les plombs sur les ressorts classiques mais efficaces du boulevard. Mathilde Seignier, à son aise dans ce rôle de belle mère carrée et franche du collier, donne une réplique tonique. Les fils et la belle fille semblent moins à leur aise, plus figés. Un ton en dessous. La fin arrive un peu vite sur une happy end convenue qui met sous le tapis les tensions pourtant bien senties et campées au démarrage d'une famille qui se recompose sans pause. Mais pas de quoi bouder son plaisir d'une soirée plaisante.
# écrit le 22/11/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Théâtre classique: Le tartuffe

-Déçu
Pas sûr que cette version marque les annales, nonobstant la présence de Michel Bouquet. Si Michel Fau, acteur campe un Tartuffe crédible, pourquoi fiable, ne parvient il pas comme metteur en scène à tirer le personnage vers son étonnante modernité de manipulateur inquiétant? Est-ce la faute à un Michel Bouquet (Orgon) qui n'aurait plus les incomparables nuances de jeu et présence scénique de ses plus jeunes années? Et que dire du Surjeu auquel ce Tartuffe réduit les Valere, Mariane et Damis, traités en sots jeunes gens transparents. Mention spéciale à Valere et Mariane, improbables amants. Valere qui s'il n'est pas le prince charmant n'a pas besoin de tomber de cheval au sens propre comme au figuré en déclamant des vers d'une voix de fausset. Pour un peu on pardonnerait à Orgon de n'en vouloir point pour gendre comme de chasser de son logis son infatué bretteur de fils. Foin de toute modernité, ce Tartuffe s'essouffle sans la tension, ni l'attention, qui sied à un spectacle de deux heures hormis les saillies drôlatiques d'une Dorine inspirée. Le faux dévot démasqué, on quitte le théâtre presque soulagé d'en sortir. Tartuffe est un infréquentable directeur de conscience, Molière l'a voulu et réussi comme tel de là, à ce que cette enième version donne -presque- envie de partir avant la fin de la pièce?...
# écrit le 20/11/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com