Ses critiques -Surprenant 9/10 Cynique, caustique, violente même, une pièce qui laisse une impression durable sur l'imagination. C'est-à-dire que nous remettons en question notre existence lamentable ; que nous faisons tomber, en entendant ces paroles, les barrières et les mensonges : la vanité de penser que ce que nous sommes n'est pas une illusion, une illusion confortable, celle d'avoir une identité. Il y a de la résignation, il y a de l'immoralité, et ça fait du bien. Le personnage incarné par G. P. est diabolique (mais les chiens ne font pas des chats) et sa virulence est assumée. Je dirais que la pièce porte véritablement sur le père ou sur l'abandon, pourquoi pas, de nos principes et des lois non écrites. # écrit le 22/12/22 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Ridicule 1/10 L'exemple même de ce théâtre qui s'agite, contemporain, dont la mise en scène est outrancière, immodeste et surfaite. Le texte est nul, mêlant des extraits du poème "Les Effarés", s'ouvrant avec la Saison, des extraits de lettres. Et une vision wokiste et béotienne, caricaturale. Une pièce pour boomers — Rimbaud est une machine à pognon. Darroussin dit : "envoyer paître la mother" mais Rimbaud, dès 1878 à Gênes écrit à sa mère, d'Alexandrie en 1879, de Chypre en 1880, Harar en 1881, d'Aden en 1882. Son obsession c'est sa mère, sa seule confidente, sa meilleure amie. C'est ça envoyer paître quelqu'un ? Puis on entend "Mon Paul..!" Mais ça c'est le délire des wokistes. C'est comme si, et ça arrive à tous, on vous parlait de votre ex, votre premier ex, quand vous aviez 17 ans, et qu'on vous bassinait les oreilles avec cet homme. Arrêtez d'associer Rimbaud à Verlaine. Verlaine, lui, est resté attaché, très attaché. Rimbaud n'en avait rien à faire. Arrêtez de le saouler avec ça. Et Darroussin, si talentueux, qui fait ce qu'il peut en survêtement adidas pour sauver une pièce basée sur un texte plus que faible, approximatif, facile, et sans érudition. # écrit le 10/02/22 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Immorale Je regrette l'époque de Feydeau, Courteline et Labiche. Du faux théâtre de boulevard qui ne garde que le suc des infidélités et des bassesses humaines sans l'élévation spirituelle dont le théâtre a besoin. Cette pièce sans Laspalès serait un four ; on note par ci par là un bon mot, un jeu de mots fameux, mais l'ensemble est un mauvais tableau graveleux et corrompu pour des quinquagénaires las. Il n'y a pas la subtilité indispensable à ce genre, la beauté (sinon quand on entend Dom Juan) seulement la lourdeur d'archétypes (le beau mais bête, le laid mais érudit, et une sotte pour laquelle il ne devrait y avoir aucun combat) et les trahisons qui soulignent la médiocrité de l'époque plutôt que d'exciter la sensibilité intellectuelle du spectateur. Un ex-amant beau revient dans la vie d'une femme maintenant en couple avec un homme laid mais intelligent. Elle hésite. On ne s'attache pas à elle car chaque mot est impossible, chaque réaction est incohérente. La meilleure amie est dévoyée. L'ex-amant beau est libertin. L'homme laid mais intelligent est aussi infidèle et scandaleux. L'écriture dès lors est poussive, le trait est grossier. Tout cet univers cynique semble horrible et mesquin. Ce n'est pas grivois, c'est morbide. Encore un miroir de la corruption de ce siècle sur les planches, reflet du bas-niveau du monde intellectuel de la création contemporaine. "J'aime beaucoup ce que vous faites" à côté est une fable pour les enfants. # écrit le 26/09/19 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Azuréen ! 10/10 Pièce éthérée très belle, élevée, poétique et subtile, très bien construite, tant dans sa mise en scène que dans son écriture. Les comédiens sont superbes, possédés, exaltés, déchaînés, presque fiévreux, dans ce jeu frénétique et bouillonnant, tout de sueur et d'une diction impeccable. Un grand bravo et un infini merci pour ce moment de théâtre pur et d'évocation surréaliste. Que salubre est le vent ! # écrit le 25/06/19
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