Si vous aimez l'univers de Schnitzler, alors courez voir la pièce "Le dernier Acte", une adaptation très fidèle de sa nouvelle "Mourir", que j'ai vue hier soir. Le théâtre du Marais est un lieu intime... et c'est tant mieux, car le thème (notre comportement face à la mort annoncée, la sienne ou celle d'un proche) invite plus à l'introspection qu'au spectaculaire. Et la mise en scène, la lumière et les créations sonores tirent parfaitement profit de la proximité des trois personnages avec leur public. Pendant près de deux heures, nous sommes littéralement aspirés par l'histoire de cet homme qui va mourir, de sa compagne qui refuse d'y croire et de son ami médecin qui masque mal la fatalité du diagnostic. Pris de vertige, nous assistons - ou plutôt nous vivons - cette lente agonie, faite de répits et de dépression, de petits bonheurs volés au temps et d'angoisses... La fin de la pièce, fatale mais connue d'avance, nous laisse comme à la fin d'un rêve agité dont on nous aurait sorti trop vite. La pièce nous plonge dans les tréfonds de notre propre appréhension de la mort, on ne ressort pas tout à fin indemne. Bouleversant de justesse et terriblement efficace. # écrit le 17/03/06