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Théâtre contemporain: L'espèce Humaine

-Voyage au bout de la mémoire collective
10/10

Plongez dans les souvenirs de l’Histoire avec une grandiose adaptation de l’Espèce Humaine, d’après l’œuvre de Robert Antelme. Loin de s’avérer un voyage au bout de l’enfer, deux heures stupéfiantes, magistrales et bouleversantes filent sous nos yeux éberlués. Plongés au sein de la terrible réalité d’un camp, où les saisons qui s’égrènent paraissent une éternité. Combien laissent échapper des larmes d’émotions en foulant les lieux où des hommes se battirent pour la liberté ? La seconde guerre mondiale bouleverse nos mémoires. De proches générations l’ont vécue. L’horreur des camps de concentration ou de prisonniers de guerre demeure pesante. Les hommages aux victimes de ces horreurs de l’humanité s’intensifient : stèles, musées, films de La Liste de Schindler à Nuit et Brouillard. S’y joint la place occupée par le théâtre. En adaptant une œuvre littéraire saisissante, Claude Viala lance un défi à notre conscience du passé et à notre faculté de se souvenir. Elle dresse un tableau magistral de ce quotidien, ballotté entre la vie et la mort. Ereintant périple, criant de vérité Saisissante dès son entame, la pièce ne connaît aucun temps mort, criante de vérité. Littéralement « théâtransportés », on s’embarque pour cet étourdissant voyage. Premier symbole, l’arrivée des trains qui n’ont rien de fantômes. Bondés, aux odeurs nauséabondes, ils privent de la liberté. Les trois comédiens assument avec une conviction étonnante et sidérante, ce lourd tribut qui émane de ce témoignage écrit. Leurs regards perçoivent tout. La situation se nourrit de leurs paroles. L’émotion palpable s’accentue au moindre geste. La présence invisible du soldat allemand qui scrute, impose, hante la scène. L’esprit de la mort plane, car fatale. La souffrance et la fatigue se subissent. Les lèvres se dessèchent au fur et à mesure qu’ils expliquent minutieusement le rôle tenu par cette soupe si belle, condamnée à disparaître inlassablement, tandis que la purée de fève se dépose sur la paroi des gamelles. Ceux qui vécurent cette terrible et amère réalité ne nous émouvraient à moins. C’est dire combien les prestations respectives de Geoffroy Barbier, Alain Enjary et Hervé Laudière apparaissent phénoménales. Impossible de sortir indemne de cette aventure, où planent toutes ces tensions dues à l’incertitude perpétuelle du lendemain. Tout chavire en un éclair Trop rarement le théâtre tiré d’une œuvre littéraire s’exprime si intensément. La mise en scène choisie par Claude Viala ne nécessite pas d’artifices. Sobre, elle se suffit à elle-même. Un lieu unique, où trois personnes attendent assis autour d’une table, l’entrée du public. Ils se retrouvent pour étudier cette œuvre, en notre présence. La cafetière chauffe. La lecture commence. Soudain tout bascule, chavire, en un éclair. Le livre se referme. Pas de tergiversations possible ! Rien ne permettra de lâcher prise, à l’image des plus captivants flash back du cinéma ou des voix off qui attisent notre concentration, sans ralentir le rythme. Exercice périlleux, mais l’envoûtement s’avère total. Une musique live au service de cet hymne à la vie Que les sceptiques se rassurent. Le temps ne compte plus, depuis cette arrivée des trains au sifflement étrange, jusqu’aux coups de canons qui résonnent au loin et annoncent la libération. Plus de frontières entre l’univers de décryptage de l’œuvre et la réalité de l’Histoire. Autre atout indéniable, le rôle magistral tenu par la musique live de Christian Roux, idéalement au service de la pièce. Des notes sourdes, graves, saisissantes et espacées qui accompagnent la ruée vers le rab, la peur du capot, les souffles dans la nuit, voire l’écho du Temps des Cerises. Une mélodie qui réconforte, avec la fin de l’hiver, les oiseaux qui sifflent. Mais rappelle que la lutte contre le relâchement et la mort reste présente. Entre poésie et hymne à la vie, des cris de douleurs à la flamme de l’espoir, cette version de l’Espèce Humaine compte incontestablement parmi les pièces qui restent gravées dans vos mémoires, parce qu’elle bouleverse notre cœur et porte l’émotion à son summum. Christophe A
# écrit le 14/04/06




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