Hélène G

Théâtre classique: Carnets du sous-sol

-Un seul en scène tout en nuances
Les " Carnets du sous-sol " que j'ai " reçus " dans le seul-en-scène hyper sensible de Cécile Hamsy sont un cheminement complexe de la conscience d'un ancien " fonctionnaire " devenu rentier qui se réfugie dans son " trou " " son sous-sol " pour se vouer entièrement à l'écriture d'une sorte journal intime. Il y fustige la pensée routinière de l'humaine condition, la pensée unique, conformiste, l'action pour l'action, non réfléchie, en un mot " bête ". La " conscience " est le plus grand malheur des hommes mais elle est infiniment supérieure à un " deux et deux font quatre " parce qu'après deux et deux il n'y a plus rien à savoir ou à faire. Même si doute, négation, souffrance sont cause de la conscience, la conscience seule est fondement de la liberté. Le " jeu " de l'actrice, plus qu'une performance, épouse tout en nuances les méandres complexes du monologue des " Carnets ". Un grand merci de vous être emparée de ce texte d'un abord difficile mais éveilleur, que l'on peut voir, revoir, relire à l'infini...
# écrit le 29/05/23 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Théâtre classique: L'Ingénu

-une époustouflante et émouvante représentation
Un acteur "seul en scène" virtuose et puissant, Thomas Willaime, incarne non seulement "l'Ingénu"... un Huron paraissant venir tout droit de l'île Utopie de Thomas More, mais encore une trentaine d'autres personnages du roman... une mise en scène (Jean-Christophe Barbaud et l'équipe) avec des éclairages réglés à la fraction de seconde près comme une partition picturale... le tout pour un résultat époustouflant. L'INGENU nous invite depuis le 18ème siècle de Voltaire, à regarder notre monde d'un oeil neuf, à réconcilier les opposés traditionnels, nature et éducation-civilisation, taclant le mythe rousseauiste du "bon sauvage". Vantant "l'entendement naturel non courbé par l'erreur" et le bon sens du Huron en face de ces "coquins raffinés" que sont certains parlementaires et religieux (toujours d'actualité...) Voltaire ne nous livre pas une oeuvre philosophique aride. La causticité et la vérité crue sont portées par des personnages sensibles, et l'on frémit à l'idylle dramatiquement malheureuse du Huron et de la belle Saint Yves, mais on s'apaise avec la devise du bon Gordon le compagnon d'infortune du Huron, (un janséniste qui rachète ses congénères persécuteurs) : "malheur est bon à quelque chose". courons voir et revoir cette belle représentation!
# écrit le 15/05/22 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Théâtre classique: Les Nuées

-A voir absolument !
Aristophane ... et les deux acteurs - metteur en scène qui jouent avec virtuosité plusieurs personnages dans la foulée, s'en donnent à coeur joie sur une scène – cave - caverne ... idéale pour le sujet... socratique. Une Ecole Socratique présentée avec un Socrate virtuel, qui nous arrive parachuté en sophiste. Les Nuées, autrement dit " le choeur " (composé dans la pièce de personnages - nuages) dévalent sur scène en fumées, symbole des rêves des sophistes et des rhéteurs, irréels et fantoches. Tout le contraire du " vrai " Socrate, qu'Aristophane pourtant assimile à ces sophistes ... mais c'est que Socrate, qui remettait en cause toute vérité prétendue acquise et cherchait à faire jaillir l'élan des consciences en pratiquant le doute, seul chemin vers la vérité, FAISAIT PEUR, dérangeait profondément, car pour les gouvernants il représentait un vrai danger. Cela résonne étrangement à nos oreilles envahies de " fake news ", menaces complotistes et autres " enfumages ". Ah Socrate, de là où tu es...
# écrit le 04/04/22

Théâtre contemporain: Les Carnets du sous-sol

-Eveilleur!
" Embarquée par la pièce. Découverte d'une oeuvre qui nous fait mettre la réflexion, non sans humour, au centre, et cela fait du bien. " Hélène G .
# écrit le 30/08/21