J'ai ri. En général, je déteste le stand-up. Ça me met mal à l aise : je me sens gêné pour le mec sur scène dès qu'il fait une blague pas drôle, et comme la majorité des blagues ne sont pas drôles, je finis pas souffrir plus que je me détends. Hier, ce n'a pas été le cas : j'ai sincèrement passé un bon moment et les deux humoristes ont réussi à me faire oublier que j'avais pas envie de venir. Ils ont deux univers très différents mais qui se completent bien : - Rémi boyes a un personnage de scène vif et sympa comme le pote qu'on voudrait avoir en soirée, ou comme un bon épisode de Friends, et l'on a plaisir à se laisser emmener dans ses longues histoires farfelues. Il fait beaucoup participer le public, mais sans lui manquer de respect ou faire des blagues dégradantes. En gros il réussit le challenge d'être drôle sans tomber dans la facilité d'être méchant, et ça c'est cool. - quand Joseph roussin prend la suite, ça fait un peu l'effet de sortir d'un blockbuster et de rentrer dans une sceance d'art et d'essai. Il développe un personnage de clown triste, une "Daria" tres annees 80-90, dont on sent un monde bien affirmé, et que l'on devine par petites touches absurdes. Le rythme des blagues est soutenu, le niveau de celles-ci inégal, mais ça marche, parce qu'il en a suffisamment d'excellentes pour qu'on ait envie de rester accroché. Et que ça donne un petit côté roulette russe : je t'envoie 6 blagues à la figure en 30 secondes y'en aura une très bonne et une très mauvaise, est ce que tu me suis ? Bref, un duo malin, surprenant et bienveillant, qui nous fait le cadeau trop longtemps attendu d'un spectacle de standup sans blagues sur les gros, les petits, les chauves, les femmes, ou les concierges portugaises. # écrit le 20/02/16