Théâtre classique: La dernière étreinte

-Isabelle Toris Duthillier EST Marie-Antoinette !
J'y étais bien sûr ! Merveilleuse Isabelle Toris Duthillier et ses très justes comédiens, dans l'incarnation véritable de Marie-Antoinette et ses témoins de la dernière heure, quelques heures avant l'échafaud... J'étais venue les découvrir en octobre 2018 à l'île St Louis, Jean Bouquin était juste devant moi... Je les retrouve cet année en cet émouvant théâtre Déjazet, lieu particulièrement riche en Histoire puisqu'il appartenait au frère du Roi, le Comte d'Artois. Marie-Antoinette et Mozart y vinrent... C'est le seul vestige de nos jours de ces théâtres du boulevard du crime, comme on l'appelait alors (boulevard du Temple) ... Incroyable résonance des dernières heures de Marie-Antoinette... Elle qui vint fouler de ses souliers délicat le sol de ce lieu mythique, ainsi que Mozart, c'est désormais Isabelle, formidable et émouvante Isabelle Toris Duthillier, qui incarne, avec une tendresse particulière, notre Reine dans ses derniers moments. J'en frissonne encore... Isabelle ne joue pas, elle EST Marie-Antoinette, Antonia, Antoine... L'adolescente arrachée à son familial Palais de Schonbrun, la jeune dauphine de France perdue dans les cruelles intrigues de la Cour et de la ridicule Étiquette, l'épouse incomprise par un très jeune et timide Louis XVI, la femme puis, enfin, 7 ans plus tard, la mère de Mousseline et de Chou d'amour ❤️❤️ Mais aussi mère en deuil de deux enfants cruellement arrachés à la vie... La petite Sophie qu'Elisabeth Vigée Le brun devra effacer du tableau. Et le petit dauphin très malade, dans son fauteuil richement orné, mais enfermé dans ce corps si douloureux... Il meurt juste au moment des débuts de la Révolution, plongeant Louis XVI son père dans une profonde dépression nerveuse... Et que dire du dernier petit dauphin, Louis XVII pour les royalistes, affreusement laissé à l'abandon par les révolutionnaires, isolé, mort dans la vermine, Comme un chien, à la prison du temple... 😓 Destin tragique d'une adolescente, d'une épouse, d'une femme, d'une mère, d'une veuve... Merci Isabelle de rendre à Marie-Antoinette son humanité derrière l'image galvaudé d'une icône de la mode et du luxe ostentatoire.
# écrit le 10/10/19