Le dialogue qui s'amorce entre Céline et le professeur Y gagne de l'intensité chemin faisant. Le fin est superbe. Céline se présente comme un petit inventeur qui a réussi à mettre la langue française au diapason de l'émotion. Le dialogue tente de le ramener à son passé de collabo, à ses années d'exil au Danemark. Il en resurgit avec brio. Écrivain maudit pour le Goncourt, il a été pourtant salué par Léon Trotsky pour son Voyage au bout de la nuit en 1932. Son oeuvre est saluée au Québec qui a repris son idée de transmettre par l'écriture l'émotion qui est chassée par les académistes français depuis des siècles. Réjean Ducharme avec l'Avalée des avalés a été mis en nomination pour le Goncourt en 1966. Une légère accélération du tempo du texte de Céline pour cette pièce en rendrait la portée plus envahissante pour les spectateurs dès les premiers échanges. Rémy Oppert rend bien la faconde nordique du grand Céline, ange déchu de la littérature française qui fait de Tartuffe une raison d'être et non un sujet de comédie. Pour cela, il faut courir voir cette pièce qui en vaut dix. # écrit le 05/03/16 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com