J'ai été vraiment très surpris, et agréablement, en découvrant la lecture que font Natasha Moïnpour, Frédéric Fix et Julien Romano de ce classique de la littérature française, que tous connaissent, même ceux qui ne l'ont pas lu. C'est d'abord l'appel aux autres arts qui surprend. La peinture espagnole, et j'ai pensé à Zurbaran, surgit des scènes, à commencer par la première, une scène de flagellation. La musique arabe de Mozart l'égyptien, une création très originale des années 1990, sert à merveille le propos de la pièce et lui donne une actualité plus grande encore, à l'heure où la relation entre l'Europe et le monde musulman nous préoccupe tant. Au centre il y a Frolot, avec ses mots qui coulent en abondance, parfois trop, comme de la bouche d'un amoureux enfermé. Et de part et d'autre la belle et la bête, Esmeralda et Quasimodo, dont le jeu sur scène est davantage gestuel que verbal. Natasha Moïnpour est étourdissante quand elle danse, et les bonds à quatre pattes de Frédéric Fix pendant toute la durée du spectacle relèvent de l'exploit sportif. C'est à coup sûr un Notre Dame de Paris qui restera dans les mémoires. # écrit le 22/09/16