Katerinepeix

Théâtre classique: Racine La Fontaine, l'adieu à la scène

-Peut –on dire non au roi ? Peut-on dire non à Dieu.
Le texte de Jacques Forgeas est une invitation a un complot imaginaire mis en scène par La Fontaine avec la complicité de deux jeunes femmes pour convaincre son cousin le grand Racine, au fait de sa gloire et appelé par Louis XIV pour être son historiographe et renoncer au théâtre. Si le public connait aujourd'hui les oeuves de ces grands auteurs qui ont marqué leur siècle, Jacques forgeas , lui nous entraîne par delà le miroir vers des êtres de chair et de sang et nous initie aux grands mystères qui ont font la substance même de ces deux grand écrivains ,l'ivresse d'écrire, le renoncement, le doute la peur. À ce jeu brillant et d'interrogations et de réponses, comment ne pas aimer le rigide Racine qui sous le feu de questions, baisse la garde et finit par avouer avoir eu un regret d'abandonner l'écriture du théâtre pour se consacrer au roi, puis à Dieu. Comment ne pas aimer le toujours anticonformiste, La fontaine, l'éternel résistant qui lui, voit Dieu dans le bondissement d'un lièvre ou l'éclair argenté d'un poisson, et dont la générosité ici sera de convaincre son ami de ne pas succomber au pouvoir et continuer à enchanter son public de ses pièces. Comment enfin ne pas aimer la grâce des deux jeunes filles Clarisse et Sylvia l'une chapelière et l'autre blanchisseuse, bouillonnantes d'énergie qui ont choisit la liberté difficile de leur passion et de leur choix,–Sylvia désirant plus que tout être actrice–, qui avec finesse tiennent tête aussi bien à la Fontaine qu'à Racine ? Deux jeunes femmes modernes, annonciatrices déjà de la révolution française. L'argument comme la mise en scène sont résolument contemporains. De jeunes acteurs en costumes modernes et baskets pour Clarisse nous rappelle que ces auteurs mythiques ont eux aussi été jeunes et passionnés et que la création à quel qu'âge qu'elle soit est ardente, jeune. Entre humour intelligence mais aussi et pudeur, la mise en scène fluide de Sophie Gubri s'incarnant dans un décor noir épuré avec pour presque seul objet un miroir de loge , nous centre au coeur des choix existentiels des personnages , liberté création, le pouvoir et Dieu. Un Racine bouleversant lorsqu'il avoue sa jeunesse d'orphelin ou il s'inventait pour seuls compagnons de route des Phèdre, Andromaque, Iphigénie, Britannicus ; et qu'il sentait déjà aussi l'appel de Dieu. Quatre magnifiques jeunes acteurs, dans un spectacle atypique, à voir absolument
# écrit le 03/11/16 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com