A priori un talent de romancier doublé d'un talent de scénariste ne préfigure pas un talent d'auteur dramatique et pourtant la première pièce de théâtre écrite par Philippe Besson est exceptionnellement juste, dans l'écriture, le rythme, le format, les personnages et l'histoire délivrée. C'est sans doute parce que son texte est autobiographique et qu'il ose, avec pudeur et finesse, une mise à nu de ses sentiments. Sentiment. C'est bien là le maitre mot de cette pièce de théâtre : quelle réalité ? quel partage ? quelle justesse ? Et le duo de comédiens qui incarnent ces 2 personnages se retrouvant quelques années après leur séparation et un amour partagé, porte magnifiquement la difficile histoire universelle de la vérité des sentiments dans un couple, avant, pendant et après son histoire commune. Après une très bonne saison, la pièce n'est plus jouée, pour l'instant. Les comédiens ont bon espoir qu'elle soit reprise d'ici peu, au bon vouloir des directeurs de théâtre... À surveiller donc. En attendant, il reste le texte de la pièce publié chez Julliard. # écrit le 10/11/14
Le théâtre de boulevard, c'est une formule assez connue et attendue lorsque l'on est spectateur. Le gros atout de cette pièce est de réinventer le genre. D'abord par les effets : ici, pas d'amant ou de maîtresse caché(e), pas de portes qui claquent. Ensuite par le sujet : l'adultère n'existe pas, il n'est que fausse réalité posée par un quiproquo. Enfin par le thème puisant dans le débat sociétal contemporain de l'homosexualité : un avocat est soupçonné par sa femme de la tromper avec un de ses associés, fiscaliste, quil retrouve nu dans son lit à son réveil au point de douter de lui-même en l'absence de souvenirs... L'histoire nous tient en haleine jusqu'au bout, on pense à un complot, un mensonge, (de l'un, des autres), à Alzheimer... bref pas de lassitude tout au long de cette pièce portée par 3 comédiens, dont l'auteur, qui nous font rire très régulièrement. Ceci dit, l'histoire se situe classiquement dans un milieu parisien privilégié, ce qui peut expliquer que l'on utilise quelques clichés à propos des relations de couple entre hommes, même si cela sert bien la pièce, comme la Cage aux Folles l'avait été avec les clichés de l'époque. Un bon moment donc. Seul bémol : le jeu des acteurs (sauf l'auteur) qui peut paraître parfois un peu trop empreint de leurs parcours cinématographiques # écrit le 09/11/14
3 comédiens, dont 2 musiciens et 1 comédienne nous raconte à l'aide d'une compilation de textes politiques, de courriers de soldats et de résistants, de poésies, de chansons et d'articles de journaux des époques des guerres 14-18 et 39-45, la réalité du vécu de ces événements dramatiques par ceux qui se sont retrouvés en première ligne, volontairement ou involontairement. D'une guerre à l'autre le spectateur regarde, apprend, découvre, participe et vibre d'émotions grâce à la qualité des textes choisis, la mise en scène, la simplicité subtile du décor et surtout le jeu polyvalent des acteurs et de l'actrice (qui parvient notamment à nous bouleverser avec le texte très connu de Malraux dit pour l'entrée de Jean Moulin au Panthéon et nous faire oublier sa voix et son débit particulier) Bravo Il reste peu de temps pour aller vivre ce moment de poésie émouvante ! # écrit le 09/11/14 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Un spectacle que l'on pourrait croire "de filles", conversations entre 3 femmes américaines ? Pas du tout. Même si la dimension féministe est un peu présente, à travers l'histoire de ces 3 femmes confrontées à l'occasion d'exister, se venger ou se libérer de leurs maris, c'est aussi l'histoire de l'évolution de la société américaine de ces 20 dernières années qui nous est présentée, servie par une écriture ciselée, riche et captivante et par le jeu exceptionnel des 3 comédiennes. On pense aux pièces de Miller c'est dire le niveau ! Courrez y ! La dimension du théâtre renforce l'intensité dramatique partagée La mise en scène et le décor participent également de cette intimité à suspens dont la fin ne peut jusqu'au bout cesser de nous tenir en haleine # écrit le 09/11/14
Pour cette dernière de 8 représentations exceptionnelles, malgré un public composé de nombreux fidèles et proches, Gérard Berliner a donné comme à son habitude toute son énergie, son talent et sa gentillesse pour interprêter avec émotion ses chansons mais également des reprises de chansons françaises (sa version de Mathilde de Brel m'a scotché et Avec le temps m'a ému autant que chantée par le grand Ferré). Gérard Berliner, c'est depuis 20 ans une belle âme, qui vous plante longuement son regard au fond de vos yeux à la sortie du spectacle, en vous souriant chaleureusement avant de vous remercier d'être venu l'applaudir. Et vous vous dites, ce type, quelle belle âme ! A surveiller s'il reprenait ce nouveau tour de chant par la suite. # écrit le 11/03/08 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Confidences... non pas sur l'oreiller, mais sur scène. A travers un espace où les spectateurs sont conviés à assister à une mise en scène d'un spectacle en devenir. Deux acteurs, une fille et un garçon, racontant leurs vies, souvent commune, tout en jouant des saynètes d'une pièce dévoilée (testée ?) et mise en scène devant un public, nous. C'est bien là l'originalité première de cette pièce de théâtre. Mêler l'instant théâtre à l'instant répétition à l'instant représentation à l'instant installation du public... ce dernier n'étant jamais plongé dans le noir. Difficile au début, mais on finit par en comprendre l'intérêt. Parallèlement, on ressort bluffé du jeu des acteurs, tellement à l'aise dans ce passage vie/théâtre qu'on pourrait croire qu'ils racontent leurs vraies vies... En revanche, l'histoire n'est qu'un fil conducteur, trop prévisible dans sa chute (hélas, encore le cliché gay=séropo) et sans réel suspens. A voir pour la mise en scène originale, le talent des comédiens et pour vivre du théâtre sans être réellement au théâtre. # écrit le 10/03/08 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Une histoire qui résonne en chacun de nous. Deux acteurs au jeu remarquable, de nombreux moments d'émotion. Et cette tranche de vie pourrait nous faire oublier que nous sommes au théâtre et nous faire "plonger". Mais le texte et son interprétation sont parfois un peu trop décalés de la "vraie vie" pour faire oublier le caractère "théâtral" du spectacle. Même si l'un des personnages étant prof et l'autre comédien, on imagine qu'ils pourraient converser ainsi 2 heures durant. Merci et bravo pour toutes ces émotions en écho avec du vécu. # écrit le 07/03/08 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Ce n'était pas un bon moment. Pas un mauvais moment non plus. Plutôt une impression d'inachevé. Sans doute à cause du texte. Fifou est à l'aise sur scène, aime son public cela se ressent, déborde d'une énergie qu'elle veut partager et interprête son parcours, son vécu. Tout au moins une partie. Elle est l'auteur du texte, bien travaillé. Trop peut-être. A force, il apparait comme une succession (trop longue) de bon mots, vannes, mots d'esprits...etc. mais les liaisons, la respiration et le rythme sont imparfaits. C'est sans doute pour cela que l'interprétation oscille entre une formule "à scketchs" et du stand-up. La preuve en est que lorsque Fifou se met soudain à improviser un dialogue avec un spectateur puis la salle, elle se révèle excellente et on passe alors du sourire ou du rire au fou-rire. Continue sur ta lancée Fifou ! Mais peut-être en te faisant aider sur l'écriture du texte. # écrit le 07/03/08 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Comment l'écrire... cette pièce n'est pas percutante. Pas drôle, trop longue, un scenario qui se cherche, un texte très inégal et une mise en scène peu originale. Les acteurs ? Claude Jan en fait trop. Il est annoncé sur l'affiche comme interprétant un personnage "intello". En fait, cela oscille entre les caricatures d'un aristo et d'un nouveau riche, mais pas d'un intello... Le personnage du "macho" est interprété par l'auteur de la pièce, Carlos Goncalves, qui est sans doute celui qui colle le plus au personnage et le plus à l'aise dans son interprétation. (J'aurais envie de le voir en one-man show avec un texte adapté à sa personnalité, il a la capacité à tenir seul une salle). Enfin, le dernier du trio, Benoit Doremus, interprête un "homo" provincial comme dans un vieux film des années 70, usant de trop de clichés pour chercher l'effet comique, qui du coup ne l'est pas. Grosse déception donc pour cette heure et demie annoncée comme comique... avec seulement 2 ou 3 rires. petite moyenne ! Mais ! chapeau bas pour 5 minutes du spectacle où Benoit Doremus, seul en scène, nous évoque avec une simplicité poignante et un remarquable jeu empreint d'une sincère émotion, sa séropositivité. Bravo, moment pur où l'on a pu voir les capacités de ce comédien dans un autre registre ! Voilà, à surveiller donc les prochaines pièces d'au moins 2 de ces 3 comédiens. C'est tout pour moi. # écrit le 07/03/08 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Difficile d'échapper au début de la pièce au souvenir du film avec Simone Signoret, monstre sacré. Difficile aussi de ne pas être un peu "agacé" au début par le phrasé un peu enfantin, agité et démonstratif du jeune Mohammed. Mais, porté par le texte magnifique de Romain Gary, le grand talent de Myriam Boyer et d'Aymen Saïdi nous emmène dans cette histoire bouleversante d'émotions. On sourit, on est touché, on rit, on pleure, sans voir le temps passer. Les autres comédiens sont d'une justesse et d'un talent remarquables. La mise en scène est très astucieuse et sert le texte et le huis clos de cette histoire. Evidemment, Mme Rosa nous séduit et nous bouleverse parce qu'incarnée avec très grand talent par Myriam Boyer. Et il est remarquable qu'au moment des saluts, pour l'ultime rappel, lorsque la comédienne a laissé son personnage en coulisse et arrive sur scène les cheveux lachés, le visage illuminé d'un sourire de bonheur, elle parait soudain 10 ans et 20 kilos de moins ! Bravo et courrez-y !! ps : préférez l'orchestre à la corbeille. # écrit le 28/02/08
T.T.Q (Trahie, Trompée, Quittée)
Tom Boudet vous dit quoi