NICOLAS

Théâtre contemporain: Requiem pour Camille Claudel

-Des hauts (trop haut) et des bas (qui font du bien)
Une pièce un peu confuse car trop touffue et un peu approximative dans sa construction. Mais cela permet de voir sur scène une figure de Camille Claudel, portée par la très belle flamme intérieure et mystérieuse de Lara Guirao. La comédienne sait faire sentir avec sincérité et sans ostentation "les folies" de l'artiste, son exaltation "en creux" comme jaillissant toute de l'intérieur, ses regards silencieux comme venant d'un autre monde et questionnant le nôtre, ses différents visages comme un puzzle faisant ressentir au final une sorte de "vérité" de l'artiste, une zone d'ouverture poétique sur son mystère. C'est très beau. Et sa scène de danse est tout à fait jouissive et troublante. On peut regretter alors que son partenaire se laisse aller à des effusions un peu extérieures, un peu satisfaites d'elles-mêmes, un peu répétitives et univoques. Cela nuit à la sincérité et au sens du projet et nous porte vers un théâtre qui ne raconte plus que lui-même, pantin gesticulant mais vain, qui soudain ne porte plus grand chose (à ce sujet, le monologue de la Chapelle Sixtine devrait être sérieusement coupé et nuancé...). Bref, une soirée qu'on aurait aimée, en l'état, purement Camille.
# écrit le 27/01/18

Théâtre contemporain: Plus léger que l'air

-ENVOUTANT
Il faut aller voir ce spectacle troublant où Elizabeth Macocco nous entraîne dans sa folie lumineuse, joyeuse ou plus sombre et creuse un sillon dense et profond qui nous parle de nous, notre devenir, nos pulsions, nos désirs, nos mystères. Tout cela dans une précision de jeu et une liberté qui sont tout simplement magnifiques. Une évidence de présence et d'interprétation... Une grande comédienne (on le sait!) sur un texte délicat et organique tout à la fois. C'est drôle, c'est tragique, c'est irrésistible, c'est abyssal parfois, c'est un vrai voyage... L'ombre de Bette Davis m'a hypnotisé durant tout le spectacle, Elizabeth Macocco est de cette trempe-là!
# écrit le 24/07/17