Ses critiques
5 pages de résultats triés par | | -Constance met ses burnes out. 10/10 Nous avions perdu de vue -dans les salles- Constance après son Pot-Pourri (qui passa d'ailleurs à pas plus de 210 mètres de la Comédie de Paris et, avant cela, elle avait mis fin à Gerbes d'Amour, que je n'ai pu voir à l'Apollo. Je cherche une captation du spectacle, merci de faire suivre!) C'est que, malgré son plaisir à mijoter des spectacles, Constance fit un beau jour une déprime, une grosse, aussi grosse qu'un ours bipolaire. Chose cocasse, cela m'est tombé dessus également pour des raisons que la science ignore encore et, si je suis passé à l'hôpital, c'était un "normal" pour cause de covid, où j'aurai été même , m'a-t-on dit, la source d'une psychose locale (on va tous mourir, tout ça, oué bon on m'a enfermé totalement, sans chauffage par ailleurs (ça caillait sa mère, dirait un banlieusard) mais bizarrement avec des couteaux (pour un dépressif, bonjour). Depuis, sombrant dans la plus parfaite mélancolie mélenchoniste (hein?) et de fait, dégagé de presque toute convention sociale puisqu'à la suite de ça, je n'ai plus eu qu'une personne en soutien -bonjour les soliloques en hiver, même mon foie me quitte- je peux donc aller voir Constance pour m'assurer que je ne suis pas seul et qu'on a été deux durant cette période (en fait nous sommes beaucoup plus mais ne me cassez pas mon délire merci, voulez-vous du thé ? J'ai aussi plein d'infusions et du café). Rétablie (on l'espère) de cet épisode et pouvant depuis recharger elle-même son téléphone portable car ayant une bipolarité (non j'arrête mes vannes pourries), Constance sort donc ses ovaires pour nous offrir cet épisode de sa vie sous un angle réaliste et évidemment drôlatique qui met parfaitement en exergue ses talents de comédienne sur ressorts (si je me déménais pareillement, j'aurais une crise cardiaque) imitant divers personnages, côté médical comme côté patients, avec des réflexions taquines et des ajouts liés à l'actualité. Elle semble (qui ne le serait pas ? Ben alors pourquoi tu écris " semble ", andouille!) parfaitement heureuse d'avoir trouvé son dosage et retrouvé la scène, sinon j'aurais été dans l'obligation d'aller voir Florence Foresti. Mais qu'on se rassure, ce n'est pas la déprime qui risquera de vous arriver durant le spectacle, même s'il m'a semblé sentir la marée et les crevettes lors de sa fameuse roue, étant devant, car la mise en scène et les séquences s'imbriquent magistralement et ce ne sera peut-être qu'après être sorti du théâtre, qu'on retrouve ces enf.. de parigots et qu'on a deux heures de route, qu'on a envie de se prendre un bipeur libanais dans la tronche pour en finir avec les approximations sncf et l'odeur corporelle de gens ayant tout essayé au rayon parfum chez Marionnaud puis couru ensuite cinq kilomètres dans du synthétique chinois, qu'on pourrait éventuellement déprimer. D'ailleurs, ça aura commencé pour moi en perdant mon chemin pour rejoindre le RER et en me faisant éclabousser par un Camion roulant sur une grosse flaque. Monde de merde! # écrit le 28 Septembre
| -Je te mangerai, ou de l'inconstance des retombées volcaniques! 10/10 Une histoire simple d'attirance toute animale dont les protagonistes n'en connaissent au final ni les tenants, ni les aboutissants. On en sait assez peu au final sur ces deux âmes qui se rencontrent, leur passé posant plus de questions qu'il n'apporte de réponses, car rien ne dit si cette fièvre bestiale au centre de la pièce arrive après des déconvenues multiples ou si c'est la façon de vivre, au final, de la femme présentée ici, qui semble prendre les devants et remplaçant (enfin!) l'homme dans une approche à priori inversée. Les personnages sont à fleur de peau, d'où le titre, et la mise en scène fait parfois intervenir des mini scènes animées projetées à même le mur et choisit d'établir la conflictualité du rapport entre ces deux solitudes urbaines par le biais des corps qui se repoussent et s'attirent, notamment durant le temps d'une scène en musique où la pièce se transforme complètement en danse contemporaine urbaine. Le naturel des comédiens ajoute à cette pièce au sujet encore une fois simple et qui n'appelle pas forcément à des envolées lyriques car tel n'est pas le but, puisque la pièce rappelle le jeu de séduction répulsion propre au monde animal, qui se passe de longs discours (même si les personnages restent bavards, c'est plus par gêne entourant la situation que la situation elle-même qui impose le dialogue), contrairement à l'être humain qui l'encombre de barrières ou de conventions sociales qui sont, ici, essentiellement imposées au mâle de la pièce, qui part il est vrai avec un handicap puisqu'il est policier... # écrit le 01/02/20
| -Modèles de mots d'elles 9/10 En rassemblant des témoignages de femmes sorties de leur condition de servage et ayant échappé, plus ou moins, au poids des traditions et des religions, ce spectacle pose les questions essentielles sur la place de la femme aux quatre coins du monde, place qui reste toujours en danger permanent d'un recul dans nos contrées, mais encore plus critique dans dans nombre de pays. Si le début peut effrayer par la gravité du sujet général, il s'adoucit par la mise en scène épurée et la présence de trois comédiennes qui évitent le pathos permanent, ce qui permet de ne pas tomber dans la lourdeur d'une simple évocation de femmes s'étant soustraites à leur condition, ou qui ont été détruites par un système en vase-clos et si, face à ces vies volées, une des solutions est l'école, cette solution a ses limites, mais au niveau personnel, certains portraits ont été piégés par leur environnement familial, ou par leur communauté. Ces bribes de vie sont donc racontées avec une certaine connaissance de l'équilibre entre engagement, empathie et discours magistral, permettant ainsi d'être non seulement une somme de témoignages mais aussi une création artistique. Un modèle de mots d'elles, en quelque sorte. # écrit le 01/02/20
| -Michel, Michel, Michel et les autres... 9/10 Un trio formé de trois (oui j'ai vérifié) interprètes avec accompagnements très solides à la guitare et au piano (non, ils ne sont pas 5, sortez monsieur!), revisite des chansons soit en reprises pures bien balancées (et supérieures aux originales, mais c'est mon avis), soit le plus souvent en déconstruction musicale (mélange, réécriture musicale), avec un petit détour par une modification de paroles. Complètement tous publics, le spectacle tourne donc autour des chansons de Michels, de dialogues de Michels, de musiques de films de Michels et de poèmes de Michels(le? ah non il n'y a pas Teri Moïse), même si le pianiste se permet une incartade en chariots de feu. La plus surprenante aura été la reprise (et une légère retouche des paroles) de la Complainte du Phoque en Alaska (d'un groupe comportant trois Michel(e), et interprétée également par Félix Leclerc, dont je préfère la version à l'originale) et le risque pris par les interprètes à faire chanter le refrain de cette chanson québecoise bien moins connue de nos jours. Également, Une reprise savoureuse de Billie Jean de "Michel" Jackson permet à un des artistes du trio, également membre des Gloops (aussi à l'Essaïon régulièrement) de se lâcher. Le spectacle dure 1h15 et on aurait eu envie de plus (mais personnellement, j'avais un train qui n'allait pas m'attendre). C'était beau, dommage! Oui, je n'ai pas cité le groupe de la complainte du phoque en Alaska afin de finir ma critique dessus. Comme quoi, on peut s'éclater tout seul en faisant des critiques sur Billet Réduc à 2h37 du matin. # écrit le 29/01/20
| -Ménage à trois x 2 8/10 Un comédien et sa compagne également comédienne misent tout sur un vaudeville censé les sortir d'une situation financière qu'on imagine assez insalubre. Pour monter cette pièce, il leur faut un troisième larron, mais la fiction écrite sur le papier va rejoindre la réalité. Une histoire bien construite qui ne se donne pas de grands airs, au rythme bien balancé et qui permet aux acteurs de s'épanouir et de nous offrir un très bon moment: Agathe Quelquejay épouse très bien le rôle de la comédienne délaissée, Laliberté se sent bien dans la peau d'un personnage qui prend ce qui lui arrive sans se poser de questions et Hervé Devolder incarne bien le comédien au bord de la faillite mais ne se remettant pas en question et qui délaisse sa compagne à force de se focaliser sur son art. # écrit le 29/01/20
| -Hugo, Ruy Blas et le 4ème mur 10/10 Les 10 ans de la Compagnie Ornithorynque permettent à l'auteur et comédien François Lys de retrouver chaque mois les planches de l'Essaïon, et ce mois-ci fut l'occasion pour lui de passer à la moulinette Ruy Blas, en compagnie de deux autres comédiens inspirés complètement loufoques. L'histoire est la suivante: deux comédiens (plus tard rejoints par une comédienne) doivent donc jouer Ruy Blas en 1h15, contrainte imposée par...l'Essaïon! Si les comédiens sont, une fois le "4ème mur" ouvert (le mur virtuel séparant la scène des spectateurs) bien dans leurs rôles (ce qui va s'avérer plus compliqué par la suite), en revanche, une fois le 4ème mur refermé, le spectateur saisit d'emblée que la troupe est un peu folle, complètement à l'opposé des personnages qu'ils doivent jouer et complètement disjontés. Encore une grosse fantaisie de François Lys dont il se sort très bien, lui qui fait à présent partie des murs de l'Essaïon! Le grand avantage c'est que les ados peuvent aussi venir, ça leur fera les pieds et ils pourraient même trouver cela très drôle! (après, s'ils vous disent qu'ils ont préféré la pièce au livre, c'est que Victor Hugo aura trouvé son maître!). # écrit le 29/01/20
| -Musset qui respire sans courant d'air! 9/10 Un très bon moment passé le mois dernier en voyant cette pièce qui en était à ses débuts. Je donne donc mon impression à ce moment-là: les deux comédiens ont trouvé le ton juste, mais particulièrement Agathe Quelquejay, qui rayonne dans son rôle. Michel Laliberté a aussi ce charisme qui convient au personnage, et à l'heure actuelle, il doit aussi rayonner lui aussi. Bref, si Musset me laissait dubitatif à 14 ans, il n'est est rien pour cette pièce, avec ses comédien-nes et sa réalisation. # écrit le 28/11/19
| -Ce soir à la lune, nous irons ma brune... 10/10 Voila un spectacle qui ne manque pas de charme, combinant l'art de la danse et de la pantomime de Los Guardiola, le jeu tout en fraîcheur d'Agathe Quelquejay en maîtresse de cérémonie et distillant des mots de poésie, et la musique du pianiste Pablo Murgier. Avec des "noirs" délicieux où on peut apprécier la musique seule et fermer les yeux pour mieux entendre, une chorégraphie savamment pensée et volontiers espiègle, malgré un espace de scène modeste, une poésie portée par une comédienne imprégnée, Fêtes Galantes se révèle donc dans une mise en scène mettant en valeur les trois éléments "architecturaux" de cette oeuvre qui transporte le spectateur dans un moment de grâce et de douceur. Vous pouvez aussi voir dans le même lieu mais dans la grande salle, Los Guardiola dans leur fabuleux spectacle éponyme et également apprécier l'excellente prestation de comédienne d'Agathe Quelquejay dans la pièce "il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée", apportant une nouvelle bouffée d'air à Musset (que la porte soit ouverte ou fermée). Rien que ça! # écrit le 28/11/19
| -une rencontre à rebondissements 9/10 C'est une jeune compagnie qui a monté cette pièce qui met face à face deux solitudes, deux comédiennes: l'une, qui possède les atours de la réussite en incarnant des jeunes femmes légères dans des vaudevilles qu'on pourrait dire commerciaux mais qui fonctionnent, et bien aidée par son amant, et l'autre, qui joue dans des endroits obscurs des textes des pièces difficiles et qui connait la routine des salles vides. Mais l'auteur de cette pièce n'aime pas la facilité, et c'est à un véritable règlement de compte qui ira crescendo, dont chaque personnage sera tour-à-tour la victime ou le bourreau, qui se présente à nos yeux, avec des rebondissements dont je ne puis parler sous peine de dévoiler l'histoire, qui commence avec des attitudes opposées puis entremêlées qui vont petit à petit changer d'un personnage à l'autre, comme une partie de tennis, comme autant d'aigreurs accumulése, de non-dits qui implosent, le tout porté par deux comédiennes suffisamment inspirées pour qu'on se laisse porter par ce remue-ménage tragicomique bien plus tragique que comique, un texte corrosif, dont l'ultime rebondissement ironise largement sur ces deux personnages imparfaits rêvant d'autre chose. Un bon moment passé au théâtre Darius Milhaud! # écrit le 05/10/19
| -Entretiens inégaux 6/10 J'avais visionné des extraits et, s'il me faut rarement longtemps pour savoir si ça va me plaire ou non, et même si une video n'est qu'un instantané pouvant être trompeur (mais je sais décoder), j'avais été dubitatif à propos de l'extrait visionné. Je me suis laissé tenter, pour une fois, par les critiques. Je le dis de suite: pour probablement la première fois à l'Essaïon, je n'en suis pas ressorti aussi enchanté que les autres spectacles et je m'interrogeais encore à la fin de celui-ci. Je ne sais d'où vient le problème, mais à y réfléchir depuis quelques jours, je pense que cela vient du texte puisque l'interprète, à la fin, était allée dans le public et on a pu en ressentir la présence scénique. Peut-être la scène était-elle trop éloignée pour ce spectacle qui se joue essentiellement de manière statique? Mais revenons au texte: si celui-ci charge (et souvent à juste titre) les recruteurs (que j'estime être des parasites si leur boulot ne consiste qu'à ça, parce que franchement, à moins d'être recruteur dans une énorme multinationale, c'est de la branlette... et j'abhorre les multinationales) et qu'il prend aussi des aspects drolatiques, la fusion des deux genres, fonctionne moyennement. J'ai senti un décrochage, ce qui a entremêlé des périodes où le côté dramatique n'était pas exploité de manière plus ostensible, même si la charge peut être virulente, qu'en dehors du bon jeu de Laurence Fabre, ne lui permettant pas d'arborer la subtilité de la décrépitude et du désespoir humain, et les parties plus drôles sont constamment sous la pression du sujet que sont les entretiens d'embauche et là, à moins de partir dans un irréalisme assumé, il ne pouvait être question de rester dans la sordide nature d'un entretien d'embauche quand celui-ci joue avec le demandeur. De fait, si le texte complètement à charge saisit bien toute la gravité d'un entretien par essence inégal et pervers entre la demandeuse et son recruteur, notamment à notre époque où le patronat prend fortement ses aises avec le salariat à cause d'une crise dont il a été l'initiateur et que nous payons tous chaque jour, certains plus que d'autres, je n'ai donc pas été suffisamment emballé par la mise en scène (difficile il est vrai puisque la situation impose la mise en scène) mais qui pouvait encore être suffisante, et donc par un texte qui a du mal à concilier les deux aspects que l'auteur a vraisemblablement voulu faire: attaquer l'aspect mise à nu et "crucifixatoire" (j'assume ce néologisme que j'adresse à la langue française, ça compensera avec impacter, surbooker, dispatcher et autres cochonneries anglophones qui viennent remplacer nos mots) et en faire en même temps un moment amusant si le texte passait outre le réalisme et partait dans le délire.. Peut-être faudrait-il en faire un sujet uniquement tragique, mais alors, cela deviendrait une pièce. Et de toute évidence, l'aspect le plus intéressant se trouve peut-être ici, car c'est le format comique troupier (ancêtre du one man show) dont il n'a pas l'esprit qui doit changer pour permettre de trouver à ce spectacle un second souffle en faisant de celui-ci complètement une pièce seule-en-scène qui pourra la faire sortir d'une mise en scène qui ne pouvait effectivement que s'établir autour d'une chaise puisqu'un entretien d'embauche, c'est toujours une chaise (et rarement, voire jamais, un fauteuil confortable). Je suis le premier déçu de ne pas avoir pu trouver une plus grande satisfaction dans ma critique du spectacle, mais le spectacle n'en est pas pour autant mauvais. Il doit s'ajuster pour devenir un très bon moment. # écrit le 03/10/19
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