Franck Zmelguerof

Théâtre contemporain: Dementia tremens

-Divine resucée
Il est un endroit au monde où l'on peut, presque à volonté, s'offrir de revivre un rêve suave et fou dont on vient de se réveiller : le T.E.C. Je viens donc de me payer une resucée de "Dementia Tremens", que j'avais vu il y a longtemps, car je savais que ce théâtre, comme les ciels bretons, se renouvelle sans cesse. Pas déçu ! Notamment de redécouvrir la fée... Lizabeth (Czerczuk) en grande forme au milieu de sa troupe digne de la "Monstrueuse Parade" ("Freaks", 1932) de Tod Browning. Sachant qu'ils le redonneront dans quelques semaines, je vais y emmener mes amis de force.
# écrit le 18/12/22

Théâtre contemporain: Le Cri d'Yvona

-Train fantôme ou piscine, le TEC ?
Ça me fait toujours pareil, quand je passe la porte du TEC : derrière la façade d'un immeuble banal, l'impression de plonger sous la surface d'une piscine et d'entrer dans le monde du silence, ou bien celle d'être happé par un train fantôme où des êtres bizarres vont me surprendre, me faire bondir et me donner la chair de poule. "Yvona" est aussi géniale que "Les Inassouvis" de l'année dernière : je dirais même que la musique est encore plus fantastique d'un bout à l'autre, une grande musique, puissante, entraînante, émouvante : des compositeurs pour moi inconnus mais qui ont le sens de la fête. Et, de fait, ça danse tout du long sur la scène. Ambiance à la fois joyeuse et cruelle, tous ces danseurs comme enivrés qui tournoient autour de la malheureuse (et belle, mon Dieu qu'elle est belle et émouvante, la comédienne polonaise !...) poupée complètement malmenée par les fauves humains. Quand tout s'arrête à la fin, on est un peu frustré que ça ne continue pas. Et comme la rue (Marsoulan) semble triste après cette féerie tonitruante !
# écrit le 18/11/19