Ses critiques -LE CAHIER D'UN AMATEUR DE THETRE; Des critiques totalement partiales. 8/10 Ce coup de foudre plonge par son titre dans le glamour un peu superficiel des comptes de fées hollywoodiens. Mais il s'ancre aussi dans notre réalité française pour son cadre. Dans les deux aspects, l'humour est au rendez-vous, mais le propos de cette pièce ne se résume pas à cela. Le sujet est éternel : la communication entre deux êtres. Une communication qui n'est pas plus simple pour des amoureux sur lesquels un coup de foudre est tombé, qu'il ne l'est pour un couple s'installant dans la réalité du quotidien. La trame psychologique a tout pour être lourde. Elle y échappe : elle est construite à partir de scènes marquées d'un humour qui n'est jamais le même : le comique de situation, la parodie, l'acidité des formules, la mise en jeu du quotidien qui va au-delà de la relation de couple, mais qui nous replace dans notre absurdité. Dans cet esprit, on retiendra la magnifique caricature de procédure pour la compensation d'un retard de la SNCF. Ce retard de train, le fantasme du verre au wagon bar, c'est le début de notre affaire d'amour. Quand l'incompréhension se manifeste au fil des années, nous entrons dans la thérapie de couple, caricaturée bien sûr, mais peut-être pas tant que cela... Dans ce drame qui peut tourner à la farce, Éric Boucher, qui est l'auteur et l'acteur masculin, ne craint pas le recours à des techniques de comédie qui peuvent par moment paraître un peu mécanique. Mais, précisément, le rire est au rendez-vous et fait plus que faire passer l'acidité du non dit bien servi par le jeu des acteurs, dans la relation qu'on espère voir expliciter au fil des rebondissements. Ce serait être injuste vis à vis de ce Coup de foudre au Wagon Bar de le résumer à une séance de psychologie à l'usage des spectateurs. Pas mal d'humour, une intrigue dont la réalité apparaît dans la dernière scène donnent de l'allant et combattent assez bien le risque de pessimisme forcé de l'exercice. # écrit le 30/11/18
| -Avis 9/10 Et l'Amour creusa mon ventre une pièce de théâtre de Julien Höberich C'est une grande fraicheur qui définit le mieux le spectacle. D'abord le texte de ce " Et l'Amour creusa mon ventre ". Julien Köberich propose une spontanéité des dialogues qui permet de faire passer avec une légèreté certaine un propos théâtral qui n'est pas frappé d'originalité : un homme deux femmes, un amour impossible, un amour résigné, un amour installé, des regrets ... et la vie qui continue Ce texte fluide, les acteurs – dont l'auteur – le traitent en mettant le spectateur dans une boucle de vie quotidienne. La fraicheur est ainsi au rendez-vous : vous vivez les péripéties amoureuses d'amis à vous, qui n'ont pas de retenue, pas de procédés dans l'expression. La vie simplement décrite derrière un texte plutôt travaillé. Le défi est de ne pas lasser avec une trame aussi classique et même un peu banale. En restant dans ce cadre, pour les dialogues comme pour le jeu d'acteurs, la pièce imposait une vraie surprise de mise en scène pour convaincre. Deux procédés tiennent en halène. Le premier est l'utilisation à la fois prenante et pas excessivement pesante des dialogues numériques, par SMS principalement. C'est le prolongement du parti pris de " la vie telle qu'elle est ". sous une forme très agréablement accessible. Le deuxième procédé est celui qui nous a tenu en halène : les scènes qui marquent l'évolution des rapports des trois personnages sont livrées dans le désordre. Cette " temporalité non linéaire " qui s'affranchit de la chronologie des scènes vise à inciter le spectateur à mettre les scènes données dans l'ordre qu'il désire. Le spectateur bénéfice cependant du repère de numérotation de ces scènes et, à chaque transition, est ainsi assisté pour replacer l'échange dans la trame générale. Ce travail s'impose de lui même : comment ne pas chercher à comprendre comment on en est arrivé à une situation ? Quand la scène initiale est jouée avec une chronologie inversée, le suspens est paradoxalement amené par le fait de connaître " la suite ". Après le spectacle, le spectateur peut comprendre que,finalement, la banalité de la vie peut s'exprimer sans que l'ennui soit au rendez-vous. Les procédés de mise en scène donnent leur chance à ces dialogues purs et à la fraîcheur du jeu des acteurs. Au quotidien simplement. # écrit le 15/11/18
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