La critique infernale

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Théâtre contemporain: Fin de Partie

-Abjecte mise en scène
Fin de partie, Samuel Beckett ; mise en scène de de Jean-Claude Sachot, interprétation du lundi 21 mai 2018, plus d'un an après la mort du metteur en scène, avec Philippe Catoire dans le rôle de Hamm, Jérôme Keen dans le rôle de Clov, Marie Henriau dans le rôle de Nell, Gérard Cheylus dans le rôle de Nagg. L'invisible théâtrale est littérature. Tous les lecteurs du théâtre de Beckett savent que ses didascalies font du texte dramatur-gique une véritable oeuvre littéraire. Le théâtre est souvent défini comme un art total, car, il est tout d'abord un texte, puis, une mise en scène, une interprétation et enfin, une expérience ; comment dire que cette expérience fut exécrable. Loin d'être critique de théâtre, je ne suis qu'un simple lecteur de Beckett et étudiant en littérature, pourtant, au regard de quatre lectures de Fin de partie, et une malheureuse expérience théâtrale, je crois qu'il met possible d'émettre un jugement sur cette mise en scène. Cette critique ne peut s'adresser à un metteur en scène décédé, d'autant plus qu'il n'est peut-être l'auteur de la destruction abjecte de ce chef-d'oeuvre. Pourtant, la reproche principale est de n'avoir tenue compte des trois premières pages de didascalies du texte dramaturgique écrit par Beckett, aucune raison ne peut excuser cette faute. Si l'on passe outre cette liberté prise par le metteur en scène ou les acteurs, il n'en reste pas moins que le jeu des acteurs interprétants les rôles de cette pièce est navrant. Ce n'est pas que les acteurs soient mauvais, c'est plutôt que leur présence ne correspond pas à celle des personnages de Beckett. Ce sont des pantins immobiles, fixes, maladifs, agonisants ; pourquoi en faire de ridicules enfants animés ? Entre un Clov qui ne peut pas tenir en place, qui essaye d'occuper l'espace en faisant des allées et venues inutiles, un Hamm qui bouge avec tant de crétinerie qu'il en tombe par terre ; les acteurs ne savent décidément pas nous faire rire. Doit-on réapprendre à lire, à vivre, les pièces de Beckett ? Lorsque cet écrivain fait de ses personnages les prisonniers d'une boucle infernale parricide, les sujets d'un temps hors de tout espace-temps, nous ne pouvons rire de leur grotesque gestuel ; ils ne sont pas drôles parce qu'ils bougent – la preuve ! Ils ne bougent pas d'après les didascalies de Beckett– ils sont comiques parce que le texte que leur fait dire Beckett, dans cette situation infernale, est cyniquement drôle. Les gesticulations grotesques des deux acteurs principaux font donc honte à cette pièce. C'est navrant devoir dire que le texte ne semble pas compris, les meilleurs répliques sont bâclées, par l'absence de Clov sur scène, sa gesticulation, son arrogance puis, sans transition, sa soumission. Hamm ne fait pas mieux, immobile au début il ne semble pas savoir bailler sans surjouer, puis gesticulant dans tous les sens il ne semble plus pouvoir s'arrêter, il bouge jusqu'à en tomber, ce qui le fait peut-être raté l'une de ses meilleurs répliques, " Le salaud ! Il n'existe pas ! ", crachée sur scène comme si celle-ci n'avait pas d'importance. Si le regard vitreux de Nell a mieux convaincu que son sourire béat, seule la performance de Nagg tient la route, à un craquement de biscuit près.
# écrit le 28/05/18




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