Une oeuvre majeure de la littérature française qui a marquée mes cours de français durant ma jeunesse et voici que je re-découvre l'oeuvre avec plus de maturité et un acteur époustouflant. Il vit, comme hanté par son personnage de Brasse-Bouillon et pourtant, il oscille avec une déroutante aisance entre les rôles, avec un mimétisme propre à chaque personnage et une cadence lexicale incroyable où l'on sent avec une grande vivacité, la colère, la haine, le rejet, l'ironie. Ces ressentis si vifs que dégage l'acteur font de cette oeuvre, une pièce exquisément noire, cynique, étonnement drôle. Quelques pas sur scène, et voici que vous reconnaissez aussitôt Folcoche pleine de remontrances; grâce au jeu de rôles remarquable de l'acteur. A lui seul, il bonde la scène de tous les personnages en n'étant qu'un. Comme si l'on percevait dans l'ombre de Brasse-Bouillon, une Folcoche, un Frédie, un Cropette ou encore Monsieur Rezeau, dont il s'emparerait le temps d'une réplique. Il brandit fièrement avec véracité la vipère dans son poing. Folcoche ? Sa haine ? La haine de sa mère ? Grâce à cet acteur époustouflant metrisant la beauté du langage avec la force des emotions; l'oeuvre prend véritablement sa tournure allégorique et nous frappe au coeur tout en donnant libre cours a chacun quant à l'interprétation de cette vipère.. Un classique qui fut une véritable surprise, une redécouverte dans ce sublime théâtre. Bravo à l'acteur Aurélien Houver, à la mise en scène d'après Victoria Ribeiro, au décor et à l'éclairage d'après Fabrice Cany et Idalio Guerrero. Je vous recommande vivement. # écrit le 17/11/18