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Théâtre contemporain: Splendid's

-triste Genet...
Assez d'accord avec les critiques précédentes, et heureuse que le volontarisme ahurissant de ce spectacle puisse déplaire, dans un paysage théâtral de plus en plus nombriliste, aussi bien côté mise en scène que jeu d'acteur. Quelle terrible facilité que ce spectacle qui parvient à nous détourner de Genet tant le texte semble étranger à ceux qui le disent, obnubilés qu'ils sont à se regarder jouer, à se donner l'impression qu'ils se donnent tout entier. Je ne sais s'ils le croient vraiment, mais la sensation à la vision de ce spectacle est nettement celle d'assister à un simulacre de théâtre. Où sont les grands acteurs capables d'une vraie folie, comme peut l'être Piccoli ou Anne Alvaro. La transfiguration... Là, des pantins agités prennent en otage les mots d'un poète, sans aucune humilité, et c'est une douleur que d'assister à cela. Le personnage de Bravo, si beau, est sacrifié sur l'autel d'un nombrilisme d'acteur. Idem pour celui de Pierrot, se vautrant ici dans des convulsions sans force, des "tons", des "poses", et pourtant si beau à la lecture... Un spectacle grossier, caricatural, vain car réunissant tous les écueils d'interprétations des jeunes acteurs qui se croient doués, qui ne doutent de rien... Vivement un Genet plus digne!
# écrit le 09/10/11

Théâtre contemporain: La petite chronique d'Anna Magdalena Bach

-Pour la musique...
J'avais vu E. Macocco il y a des années dans Callas et j'avais gardé un beau souvenir de ce spectacle. J'ai donc été voir (il y a maintenant quelques temps)la petite chronique. Et j'ai été déçue. Tout est bien fait, trop bien même. Nous sommes dans une sorte de "qualité française" où l'on cherche en vain l'étincelle, la nécessité. La comédienne enfile les perles, avec savoir faire certes, de sa belle voix grave, mais sans véritable propos intérieur, sans les nuances aussi qui sauraient nous révéler le personnage dans ses profondeurs, ses failles, ses fantasmes aussi. Bref, une jolie illustration. Mais cela est peu et très conventionnel. Dommage. Par contre, un musicien magnifique. Qui nous livre une interprétation de Bach riche, inattendue, bouleversante. C'est elle ici qui fait sens, qui dit, qui raconte, qui chamboule.
# écrit le 07/03/09

Autres pieces: La Célestine

-Gentil, propre, pittoresque.
D'accord avec la critique précédente. Ce qui cloche dans ce spectacle, c'est l'adaptation qui en a été faite. J'avais vu la pièce avec Jeanne Moreau, adaptée du texte foisonnant de Rojas. Beau travail. Là, tout a été réduit à la fable uniquement. Hors, elle n'a seule qu'un intérêt fort limité. le foisonnant, le fort est dans l'aspect métaphysique de la pièce, avec les superbes monologues de personnages comme Calixte, ici réduit à peu (chose non arrangée par le comédien, trop conventionnel, sans folie véritable) comme la Célestine aussi (bien portée ici par Biyouna, mais dans un registre pittoresque qui n'est rien à côté de la grandeur du personnage). Bref, un côté bien fait, un peu boulevard. mais loin de la matière organique, luxuriante, presque hallucinée du texte d'origine.
# écrit le 12/02/09