Imminente

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Comédie dramatique: La Millième Nuit

-Le souffle et l'envie !
10/10

Histoire après histoire, plus simples, joyeuses et enivrantes de fantaisie l'une que l'autre que le comédien doit jouer dans l'urgence de sauver sa liberté dans un conte situé en une temps où l'oppresseur triait les vies avec barbarie et moderne brutalité (et maintenant?),je me suis ressaisie par l'effet du talent de Thierry Ferrari en ne voulant aimer que ce que l'on n'aime qu'une fois, ce qui n'est pas un programme, et qui peut être multiple, innombrable,improbable, dès lors que ce "un" se colle aux remous et aux vagues ni tout à fait eaux douces ni tout à fait eaux salines des confluents où l'intime récit parvient au delta et s'ouvre à partager avant de bondir vers l'océan. Thierry Ferrari a ce don, très lucide et efficace sur cette pièce, de ne se proposer qu'en donnant la moitié, plus ce quelque chose qui nous tend la perche, et nous courons vers lui pour lui offrir la seconde. C'est lui, c'est nous, il nous le faut en cette baignade et dernière embrassade pour qu'on ne soit pas seulement vidés comme une chaussette à la fin de la vie, mais à peu près semblables aux autres et pas si mauvais que nous le pensions. Et on y entre, on est heureux parce qu'on a été invité malicieusement à y mettre de soi-même. C'est généreux de sa part, à ce comédien, au moment où j'aurais pu me sentir fondre comme la banquise, de me rappeler les sommets dont ruisselle toujours si je le désire ma jeunesse d'expression, comme un torrent qui proviendrait du plus haut du Mont Blanc parce que ce serait celui de mon imagination, plus volontaire et efficiente sur le réel que sa réduction à une logique de plaine et d'irrigation. Thierry Ferrari, sans savoir moi-même monter sur scène, m'a donnée le joie de me reconnaître. Cela restera un moment marquant de ces merveilles auxquelles je m'invite dans ce festival d'Avignon. J'ai pour preuve mieux applaudi à Ferrari qu'à Rambert que j'ai vu le lendemain, je l'ai senti en battant des mains, je n'avais pas besoin de les encourager alors, il n'y en allait pas que de ma tête et de mon savant retranchement, tout intéressé qu'il soit. Avec la tête, on peut voter contre ses mains. Je les ai retrouvées pour ce spectacle. J'habiterai toujours où on me séduit, et à mon âge, ça ne peut plus être une erreur. Voici une pièces où un début de femme ou d'homme peut gagner un regard sur une réalité que nous voudrions toujours prendre pour une fiction, tant son horreur fascinerait facilement pour changer notre société en statue de sel. Cette pièce, en passant sur cette terre engluée et coupable, rappelle à chacun la place de son courage qui se tient au secret de sa bonne humeur, et à sa santé personnelle, et à ne pas gommer son accent ni sa faiblesse à ne pas être un héro. En ces temps de nature qu'on n'ose plus parler comme un être, mais toujours en ses parties, tant la honte interdit de ne pas être au moins spécialiste et savant, la chose prise en son ensemble ayant l'air de rabrouer chacun à la fatalité de se dire bonjour et de se tuer le lendemain, la poésie de la "Millème nuit" redonne confiance à celui qui ne serait pas seulement assureur des risques ou bien du tiers-état, c'est un avenir proposé à ceux qui, avec leurs mots, leur coeur, et leurs histoires encourage à ne plus vivre cachés dans la crainte de se rendre incompréhensibles à l'humanité. L'histoire prouve que cette incompréhension populaire nous a toujours sauvé en tant que peuple. Ce théâtre toujours en avance rappelle à l'aide d'un conte ancestral penché sur une situation ancienne, mais toujours neuve par son horreur inclassable, que l'homme ne va pas non plus devenir une machine à cause de ça, et que l'auteur est en chacun de nous, mieux que son organe qu'on affaiblit par prudence, en bâtissant par des milliers de voix intimes la toile qui le résonne ( et non raisonne ) en assimilant singularité et union.
# écrit le 09/07/19




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