Catskills

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Comédie: Les feux de l'amour et du hasard

-Marivaux au royaume du soap
8/10

Ce n'est pas si souvent, Ti'machin et pénurie de babysitteurz obligent, que Chéri et moi nous rendons - z-au spectacle. Hier soir, n'écoutant que notre grosse envie d'ignorer les bras de Morphée qui nous faisaient du gringue depuis la couette double épaisseur où nous aimons nous prélasser, nous décidâmes de braver l'épuisement de trop de nuits de beuverie, la RATP, les intempéries et l'horrible grisaille parisienne pour aller nous entasser dans les travées d'une salle de théâtre. Les feux de l'amour et du hasard... Car tel est le titre de l'oeuvre qu'il nous fût donné de voar hier soar, est une sorte de croisement ovniesque entre Marivaux et le meilleur du pire de l'opéra savon (aka soap opera) qui faisait déjà un malheur dans les chaumières ricaines quand ma mère était pucelle. Autrement dit: ça date pas d'hier. J'en vois déjà se tordre le nez: entre ceux qui haïssent cette forme de sous-culture pour ménagères résignées épuisant de vains rêves dans la contemplation du brushing impeccable d'un Victor Nioumanne (nan chuis pas fan: wikipedia, c'est pas fait pour les chiens, merde, quoi!) et celles qui tremblèrent à l'idée de rendre un énième commentaire composé sur la scéne 4 de l'acte II du classique susnommé, il fallait être un peu taré pour se lancer dans une greffe du genre. Et pourtant... Non seulement la greffe prend mais encore donne-t-elle vie à une réjouissante mise en abîme où les comédiens jouent des comédiens qui jouent des personnages qui jouent des personnages qui... etc. Professeur de français, soit rassuré: le texte est respecté! Certes, Dorante ne s'appelle plus Dorante mais Brandon (ce qui change un peu la métrique, j'en conviens, mais la métrique, la métrique, je veux l 'avoir, et je l'aurai) mais tout est là. L'aller et retour entre la fiction et la fiction dans la fiction étant d'ailleurs l'occasion de quelques désopilantes études de texte en live qui rappelleront à certains de mes confrères les réactions ahuries de nos chères têtes blondes que le vocabulaire et les tournures de phrases classiques révulsent au nom du "ah mais ouais mais plus personne parle comme ça" aka "m'en fous de comment qui causent j'étais même pas né". Les comédiens sont impeccables et déploient une belle énergie pour nous entraîner dans l'univers foutraque de ce tournage où se côtoient la vieille star indéboulonnable (Philippe Risotto), la comédienne ambitieuse, collée à son rôle de boniche tout en enchaînant les castings ratés (Diana Laszlo), le jeune premier amoureux de la star (Romain Vissol), le faux mauvais comédien community manager de surcroît (le drôlissime Valentin Papoudof), le second rôle hypocondriaque et capricieux (Cédric Moreau) et enfin la Starofzecho, la belle et caractérielle Victoria, jouée par une Béa de la Boulaye, aka Scotch Brit (oui oui, la Scotch Brit des Airnadettes), qui emporte le morceau avec une généreuse folie. Un excellent moment d'oubli pas si bête qu'il en a l'air et qui a le mérite de renouveler la satire sociale chère à Marivaux tout en la glissant dans la caricature des plateaux télé où des comédiens-forçats enchaînent les répliques comme des automates en attendant des jours meilleurs.
# écrit le 02/10/19




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