Seul(e) en Scène: L'Ombre

-À ne pas manquer!
Je suis allé dimanche 10 novembre au studio du Théâtre du Gymnase voir la pièce d'Alma Brami, " L'Ombre ". Moi qui suis un admirateur de l'écriture d'Alma Brami, je l' ai bien sûr retrouvée. Ce thème de la femme à l'écart (comme cette épouse dans son roman "Qui ne dit mot consent", par exemple). Ce qui est original dans l'Ombre, c'est ce texte qui monte en crescendo en fait. J'ai pensé au Concerto pour piano 2 de Rachmaninov que j'aime tant. Au début on est dans des images apaisantes et vers la fin, ça s'emballe, on perd pied... On croit cette épouse amoureuse et dans le déni, elle cite des faits mais ..., elle arrondit les angles, elle voit mais n'entend pas. Alors qu'en fait, si ! Le drame de l'extrême solitude que chantait Barbara : Avec sa gueule de carême Avec ses larges yeux cernés Elle nous fait le coeur à la traîne Elle nous fait le coeur à pleurer... La comédienne, Dédeine Volk-Leonovitch est incroyable de vérité dans son jeu, elle est naturelle et vraiment attachante. Elle est LE personnage. J'aimerai la revoir encore dans d'autres oeuvres. Cette robe orange en contraste avec la blancheur de la gazinière. Et cette veste de costume qui pend sur un cintre, plus suggestive encore qu'une présence humaine. Judicieux travail de décor et de mise en scène ! J'ai aimé aussi dans cette écriture cette pudeur. Les choses sont nommées par leur nom, sur le chemin des choses de la vie, sans "fioritures", et l'auteure ne sacrifie pas à cette mode du trash absolu pour faire genre. Elle est juste dans le vrai. C'est singulièrement fort. Une pièce qui décoiffe dans tous les sens du terme ! Un secret est offert la fin...
# écrit le 14/11/19