Ses critiques
3 pages de résultats triés par | | -Chantons au Funambule 10/10 J'avais participé au spectacle de Louis Caratini lorsqu'il le présentait au théâtre des déchargeurs (théâtre aujourd'hui disparu !). Si alors le déroulé était surtout ludique, cette fois, en plus d'être très proche du public, il déploie une énergie positive très contagieuse. C'est donc avec bonheur que l'on retrouve des chansons cachées au fond de nos esprits, de la poésie blottie dans nos coeurs et en plus on fait des découvertes (nos cousins canadiens y sont pour beaucoup !). Un moment de joie, presque enfantine, gagne facilement le public. Il suffit de se laisser porter et l'on termine en emportant quelques refrains et un stock de sourires. Vous l'aurez compris, il faut y aller pour s'en rendre compte. Louis est comme ça, généreux sans mesure ...de musique !!! # écrit le 18 Novembre
| -Pépite chez la Reine Blanche 10/10 La semaine peut parfois être longue et laborieuse, l'espoir d'un beau weekend fait surface quand ...arrive un spectacle surprise ! Parce que c'est bien le mot : SURPRISE. Celle d'assister à l'histoire d'une rencontre et de découvrir deux acteurs à l'accent charmeur. Celle d'un texte philosophique à la fois subtil et drôle, brillamment composé où l'ombre de Devos semble inspirer nos deux compères. Oui, tout est possible avec cette surprise théâtrale. Sans parler de la mise en scène qui invite notre imagination à danser sur une musique joyeuse et toute italienne ! C'est vraiment la pépite d'octobre qu'il faut aller voir pour célébrer l'arrivée de l'automne avec brio. Au théâtre de la Reine Blanche, la programmation de cette surprise ne doit pas vous laisser indifférent : L'homme et le pêcheur est une pure merveille! Cette scène offre un moment qui vous coute trois fois rien. Et vous le savez parce que Devos nous l'a bien expliqué : pour trois fois rien on peut déjà s'acheter quelque chose et pour pas cher ! Filez donc vous enrichir le coeur et l esprit au théâtre de la Reine Blanche?? # écrit le 17 Octobre
| -La danse comme exutoire ... 10/10 Qu'il soit plié dans un livre, diffusé sur les écrans ou interprété sur scène, cette "Danse de la colère" reste un témoignage poignant. Pour avoir vu ce spectacle en 2019 (avec la même interprète), je suis retournée le voir hier soir au théâtre de l'Atelier. Andrea continue de témoigner, danser, crier mais surtout elle touche chacune et chacun d'entre nous. Alors comment faire passer ce message si personnel ? Andrea va utiliser beaucoup d'humour (plus que la fois précédente), intégrer de nouvelles références (parce que malheureusement elles se renouvellent), et nous plonger dans une histoire qui peut paraitre incroyable mais elle est vrai et c'est la sienne ! Je vous recommande chaleureusement ce spectacle qui a besoin d'être massivement partagé. Pour que des petites filles, des enfants soient mieux protégés, allez rencontrer Andrea Bescond. Depuis des années, elle parle, crie, pleure sur les plateaux TV ou elle est invitée. C'est pour nous dire combien il lui a fallu d'efforts et de courage pour s'en sortir, combien elle a besoin de nous pour faire circuler des messages à l'intention des enfants agressés dont la parole reste souvent muette. Hier soir, toute la salle s'est levée d'un seul élan pour saluer sa performance scénique. Andrea a su entendre les applaudissements, mais aussi les larmes de certaines personnes ... Selon les chiffres de l'Unicef, en France, 1 femme sur 5 et 1 homme sur 14 déclarent avoir subi des violences sexuelles. Parmi ces victimes, 81% déclarent avoir subi les premières violences avant l'âge de 18 ans, 51% avant l'âge de 11 ans et 21% avant l'âge de 6 ans. Dans plus de la moitié des cas, l'agresseur était un membre/proche de la famille. Et on mesure bien le travail à accomplir lorsqu'on entend son personnage de "la mère" répondre : "il suffisait d'avoir le courage de dire NON ma chérie, enfin !" Andrea espère changer la donne, et même si beaucoup de chemin reste à parcourir, elle transcende sa douleur et ses mauvais souvenirs en dansant de tout son souffle et de tout son coeur ... pour que les chatouilles restent les marqueurs de fous rires d'enfant ! # écrit le 10 Mai
| -Une affaire scientifique 10/10 Elisabeth Bouchaud est tout sourire pour ce soir de Première. Elle reçoit et salue les spectateurs qui se pressent nombreux malgré cette veille de long weekend de mai. Le spectacle est le 3ème volet de sa trilogie "Les Fabuleuses"...Parce qu'oubliées, et souvent méconnues, de nombreuses femmes ont changé la face du monde. Elles sont ici mises sur le devant de la scène ! Comme pour le second volet, ce dernier épisode nous propose une affaire britannique. Avec Julie Timmerman, à la mise en scène étudiée et très vivante, les 4 actrice et acteurs sont à l'aise dans leurs rôles et nous embarquent dans leurs recherches scientifiques. Au fur et à mesure, les spectateurs voient se construire la cabale qui va voler puis invisibiliser le travail de cette grande chercheuse qu'était Rosalind Franklin. Question : et si Rosalind était restée à Paris pour faire ses recherches ? Si le mot ADN (acide désoxyribonucléique) vous intrigue et si comme moi vous êtes plutôt curieux ... alors aucun doute, allez réserver votre place pour découvrir la longue double chaîne de molécules en spirale qui compose les chromosomes : l'hélice d'ADN. L'histoire est très bien écrite et la science fait tout de suite moins peur lorsqu'elle est si bien expliquée ! La fin du spectacle a sonné : l'actrice, Isis Ravel, était géniale et les 3 acteurs étaient "masculins au possible" comme le veut l'époque. Élisabeth Bouchaud et Julie Timmerman ont rejoint la troupe sur scène pour profiter des longs applaudissements et des bravos. "J'ai la conviction qu'en faisant de notre mieux, nous atteindrons notre objectif : faire progresser l'humanité" (Rosalind Franklin). # écrit le 08 Mai
| -I would prefer not to 10/10 Au seul titre de cette nouvelle de Melville que je ne connais pas, je prends la décision d'aller au Guichet Montparnasse. Dès la première seconde, la voix et la diction parfaite de Gérard Rouzier agissent comme des aimants. Ce narrateur hors pair fera en sorte de se détacher de son personnage (et de nous!) qu'à la toute dernière phrase de conclusion. Ce conte/fable offre différentes interprétations et c'est ce qui en fait le charme. Bartleby est-il autiste ? Perdu dans un monde qui ne le comprends pas ? Bartleby est-il un réfractaire ? Une sorte de "grand démissionnaire" avant l'heure ? Ce texte est aussi brillant à écouter que peuvent l'être les lectures des nouvelles d'E. A Poe et ...il est kafkaïen à souhait. La phrase culte du livre "je préfèrerais ne pas" (I would prefer not to) n'est ni un refus clair et massif, ni un acquiescement lointain. Le coté précieux de la réplique en fait presque une formule de politesse... ...Formule délivrée de façon convaincante par Pierre Imbert qui joue Bartleby mais qui est aussi le jeune auteur et metteur en scène de cette très belle adaptation. Ce spectacle est une petite merveille et je conseille de ne pas passer à côté. Pierre Imbert a été bien inspiré par sa grand-mère, qui en lui offrant le livre de Melville lui a dit d'en faire "quelque chose". Il en a fait un moment d'émotion où nous nous sentons transportés hors du temps... Avec Bartleby le scribe, il reussit à nous faire cadeau de ce qu'un spectateur de théâtre recherche comme un Graal : un moment suspendu. # écrit le 04 Mai
| Théâtre contemporain: À la ligne -Tout à son honneur… 2019 voit arriver dans les librairies un livre très original, très vite remarqué par la critique et primé (Grand prix RTL Lire, prix Régine Deforges premier roman, prix des lycéens 2021/2022). Joseph Ponthus, c'est un homme franc et sympathique qui apparait à la Grande Librairie en février 2019 pour parler de son travail d'écriture et de son "travail" : il a consigné ses impressions, son ressenti, ses histoires durant 2 ans dans un long "poème" en prose de 272 pages. C'est l'histoire d'un mec (comme aurait dit un certain Coluche), qui est bardé de diplômes mais ça ne le nourrit pas ! Sa femme est mutée en bretagne, alors par amour il la suit et c'est tout à son honneur. Pour gagner de quoi payer les factures, il accepte les missions de pôle emploi, et c'est là que commence son périple. S'intégrer au monde de l'usine, découvrir la solidarité, trouver la force mais découvrir la cadence, la fatigue, le sang ... C'est tout cela que vont illustrer l'acteur Grégoire Bourbier et le guitariste Valerio Zaina. Grégoire devient Joseph et déploie un jeu puissant, parfois féroce, mais tellement physique et humain. Valério s'adapte musicalement à la cadence infernale du monde dans lequel se fond Grégoire/Joseph. La musique occupe la journée éreintante de ce dernier. En 1h de temps l'acteur nous partage en frère une partie du livre de Ponthus et c'est tout à son honneur. La mise en scène de Jean Philippe Daguerre est "modeste" et correspond à l'impression que laisse le livre. Je suis ravie d'avoir pu voir sur scène les mots de Ponthus, qu'à la lecture on n'oublie pas de sitôt. "C'est fantastique tout ce qu'on peut supporter" est la phrase d'Apollinaire qui "ouvre" son livre. Et comme les ouvrages d'Apollinaire, les phrases de Grégoire/Joseph s'enchainent les unes aux autres. Pour ressentir la force et la sensibilité de Ponthus, n'hésitez pas à passer voir A la Ligne. C'est trop tôt que le destin a mis un point A la ligne de vie de Joseph Ponthus. Cet instant de théâtre rend les honneurs à cet ouvrier-troubadour de tous les temps # écrit le 27 Avril
| -Une femme à portée ...de musique 10/10 Certains dimanches, il m'arrive de rendre visite à des gens importants ou qui me tiennent à coeur. Un certain dimanche d'avril, je suis allée rendre visite (comme beaucoup de spectateurs, car la salle était pleine), à une vraie parisienne et grande dame du monde de la musique. Car, oui, il y a des personnes à qui l'on doit rendre hommage pour ne pas les oublier. Elle n'a jamais été avide de célébrité, elle n'a jamais vraiment été sous les feux des projecteurs et n'a pas désiré non plus habiter la planète "Star Système"...et pourtant... Vladimir Cosma, Michel Legrand, Quincy Jones, Astor Piazzolla, Léonard Bernstein et tant d'autres ont été ses ...élèves ! Seulement 7 notes de musique ont suffi à combler sa vie, et quelle vie !!! Celles et ceux qui sont devenus de grands concertistes, virtuoses, ont su frapper à sa porte. Elle les a accueillis avec la rigueur d'un professeur, l'habileté d'un pédagogue, la sérénité d'un philosophe. Elle a su être tout cela et bien plus : elle a ouvert son appartement à toutes les différences musicales pour les magnifier. L'actrice, et créatrice du spectacle, Véronique Soufflet incarne totalement son personnage et lui ressemble ! Philippe Tarabay n'est pas en reste et joue à merveille et délicatesse son visiteur. Le parcours hors du commun de "Mademoiselle" est inspirant et inspiré. J'en suis sortie bouleversée, et ce spectacle-hommage à l'immense Nadia Boulanger est à aller voir impérativement : amoureux de la musique, amateurs d'histoires incroyables, curieux et avides de savoirs, tout est à votre portée (de musique!!) Prix de Rome en 1908, première femme chef d'orchestre, pédagogue influente, compositrice, véritable héroïne Proustienne française...rendez lui visite les vendredis ou samedis jusqu'au 6 juillet. Nadia Boulanger vous attend "Au coin de la rue, la boulangerie" au théâtre de l'Essaion. # écrit le 24 Avril
| -Un océan pour seul destin 10/10 Il est très agréable de sortir d'un spectacle et de constater, pour soi-même, qu'on y a fait une belle découverte. C'est le cas avec cette pièce dotée d'une grande poésie et d'un charme quasi magique. Pour profiter d'un moment romantique, poétique, un brin féministe, je vous conseille vivement cette pièce. En plus des deux actrices très talentueuses, d'une mise en scène sobre mais très évocatrice, vous profiterez aussi d'un peu de musique en "live" avec des morceaux interprétés à la harpe. Le tout est joué dans un petit théâtre mais nul doute qu'elles vont continuer leur aventure vers d'autres scènes (dont celle d'Avignon cet été). Allez en profiter ...avant tout le monde !! # écrit le 17 Mars
| -Force et courage 10/10 C'est un théâtre lilliputien qui accueille une pièce très vibrante. La comédienne seule sur scène, le regard droit et confiant, va nous raconter une aventure : la sienne, celle d'une maman et de son fils. Ses yeux dans les nôtres, elle explique, raconte, chante, joue de la musique, fait le clown, danse, elle vit pour son fils. Isis, la déesse guérisseuse, protectrice, mère dévouée, l'accompagne dans tous ses combats et l'on devine qu'ils sont nombreux. Depuis des années, elle porte en elle des forces invisibles à l'oeil nu. Elle propose ce spectacle admirable de pudeur et de sensibilité depuis quelques années. Elle fait son chemin d'écoles en écoles, de théâtres en théâtres... Je vous conseille vivement d'aller croiser la route de Marjolaine Larranaga. Vous constaterez qu'elle ne porte pas son fils sur son dos, il n'est pas un poids, il est son oiseau qu'elle aide à s'élever jours après jours. Merci à elle pour cette très belle présence scénique, pour tous ces instants suspendus et pour la découverte de Babouillec que je vous conseille de lire. Je me joins à elle pour son hommage aux équipes de l'hôpital Necker et j'adresse "force et courage" à ces mères miracles. Comme moi, joignez-vous à ses spectateurs pour diffuser autour de vous son message. # écrit le 09 Mars
| -Prénom : Jean, Nom : ... 10/10 Entre les murs épais du théâtre de l'Essaion, un homme est emprisonné. Bien sur, c'est pour les besoins de la pièce, mais quelle pièce ! L'acteur Xavier Beja joue et incarne un homme hors du commun prénommé Jean. Entre ces murs, et d'abord avec parcimonie, Jean raconte sa solitude, le froid, son activité routinière. Nous devenons les témoins de sa condition misérable...mais il ne baisse pas les bras et reste d'une grande inventivité. Il raconte ses souvenirs, il sait que quelque chose restera de tout son travail monumental ! Son histoire est flamboyante, énergisante, comme le soleil qu'il recherche par-delà les murs épais. Xavier Beja est Jean, avocat qui va devenir homme politique et obtiendra les postes de sous-secrétaire d'État à la présidence du conseil mais surtout ministre de l'Éducation Nationale et des Beaux-Arts. Ce spectacle est une merveille, un hommage vibrant et très émouvant que Xavier Béja rend à Jean et ce dernier le mérite amplement. Parce que Jean c'est un homme visionnaire : la création du CNRS, les réformes avant-gardistes à l'Education Nationale, le festival de Cannes, les soutiens à la création théâtrale...ce sont ses oeuvres! Parce que Jean, c'est l'homme qu'il faut découvrir ou redécouvrir et dont il ne faut pas oublier le nom : ZAY. Il continue de nous interpeller : "L'homme qui forge son malheur en se créant des besoins et des désirs, pourquoi manque-t-il tant d'imagination quand il s'agit de s'inventer des satisfactions ?" Jean Zay Les cendres de Jean Zay ont été transférées au Panthéon le 27 mai 2015, pour ne pas l'oublier allez voir cette pièce...absolument. # écrit le 30 Janvier
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