Pierre Roussel

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Théâtre contemporain: La Paix dans le monde

-Une merveille !
10/10

Simon aime Lucie. Depuis 107 ou peut-être mille ans. Pourtant, le voici depuis quinze longues années dans une institution en Suisse où il tente de guérir après avoir commis un acte fou. Simon a peur du monde, peur de lui faire du mal. Il n'a plus besoin de se scarifier, son coeur est déjà en mille morceaux. Et puis, un jour, par la grâce d'un ordinateur, il retrouve Lucie. Leur histoire peut-elle reprendre où elle s'est tragiquement arrêtée ? Avec "La Paix dans le Monde", Diastème clôt le triptyque de Simon et Lucie ("La nuit du thermomètre" et "107 ans"). Compte-tenu du climat de l'époque, il aurait pu opter pour le bruit et la fureur qui auraient fait voler en éclats toutes les conventions d'un monde exacerbé par les tensions et les conflits. Mais non ! Jamais pièce n'aura aussi bien porté son nom : le texte est transcendé par un comédien exceptionnel, Frédéric Andrau, dans un rôle qui lui colle à l'âme. Tout en nuances, il restitue mezza-voce les états d'âmes de Simon, raconte, dialogue, établit des perspectives dans l'espace et le temps, reconstruit le pont vers l'autre rive, celle des rêves qui peuvent enfin se réaliser. La mise en scène de Diastème est d'une exemplaire sobriété : un pavé amovible devient tour à tour chambre, table ou paravent, permettant de reconstituer les différents espaces qui environnent Simon mais aussi délimite son propre espace mental. Seules la vidéo (Emma de Caunes reprend son rôle de Lucie) et la musique exquise de Cali apportent quelques touches extérieures à cette rédemption amoureuse. "La Paix dans le Monde" est oeuvre de résilience mais aussi d'amour fou jusqu'à la mort, aussi belle et lointaine soit-elle. Simon déclame Euripide et récite Claudel qui n'aimait guère les surréalistes. Il n'est pourtant pas interdit de penser que si Breton avait assisté à la représentation, il n'ait ressenti le même sentiment qu'à la sortie de "Peter Ibbetson" : un émerveillement absolu. Mais il est un écrivain, militant de l'amour et de la paix, dont Diastème suit les pas dans ce beau texte, le désespoir mis à part. Jusque dans le visuel de l'affiche, Frédéric (Simon) Andrau a quelque chose de Stefan Zweig et de son humanisme invétéré. L'écrivain autrichien n'écrivait-il pas à la fin de "Lettre d'une inconnue" : "Il sentit que quelqu'un venait de mourir ; il sentit qu'il y avait eu là un immortel amour : au plus profond de son âme, quelque chose s'épanouit, et il eut pour l'amante invisible une pensée aussi immatérielle et aussi passionnée que pour une musique lointaine."
# écrit le 11/10/21




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