Au royaume des saints, les fous sont rois. Les deux fantastiques acteurs qui portent cette pièce l'ont bien compris, donnant le meilleur d'eux-mêmes dans un texte qui emprunte à l'absurde d'un Devos. Au croisement de la rue Lejeune ou dans la peau de ce pauvre Monsieur Poulain, on se laisse prendre par la succession des sketchs. Les plus rêveurs songeront peut-être aux contrées lointaines du Petit Prince. Car, entre deux cabrioles, se cache à chaque fois une fulgurance dans le jeu, un trait d'esprit ramassé en quelques mots qui attend là, l'air de rien. L'envie d'applaudir à tout rompre vous saisit devant ces comédiens qui n'incarnent rien d'autre que deux hommes en négociation permanente avec eux-mêmes, qui ne savent pas bien dans quel sens conduire leur vie, ni même comment orienter leur GPS et qui pourtant, à chaque fois, retombent sur leurs pattes. Attention il ne vous reste qu'une semaine pour voir ce duo et leur metteur en scène sévir sur les planches d'Avignon alors courez ! # écrit le 25/07/23