Vu hier le spectacle Memoriam au Théâtre Libre. Le pitch : à la suite d'un évènement dont elle ne se souvient pas, Elisa se réveille prisonnière de son subconscient. Elle doit alors se confronter à son passé pour reprendre le contrôle de sa vie. Spectacle ambitieux, original et atypique, qui sait mêler gravité et humour (cf. notamment le personnage de Togh), il nous plonge dans l'univers mental d'Elisa, en mêlant habilement théâtre et danse. Porté par une troupe de jeunes comédiens danseurs talentueux, avec un scénario subtil de Manon Bianchi (conçu avec l'aide d'une chercheuse en neuroscience de l'INSERM), également co-productrice avec Chiara Stringari via leur société de production Lontra de ce spectacle, il peut intéresser tout aussi bien ceux qui s'intéressent au fonctionnement du subconscient et de la mémoire (notamment après un choc traumatique) que ous ceux qui aiment la danse et le théâtre, les deux n'étant pas inconciliables d'ailleurs. Tout est de qualité : le jeu des acteurs, la chorégraphie (très bon niveau de danse ! Cela fait penser un peu à la danse contemporaine proposée par la compagnie Hofesh Schechter, une danse très physique et aussi sensuelle), le décor, les costumes, la musique... bref, beaucoup de talents réunis dans ce spectacle. Celui-ci, sans entracte, dure 1h30 et on ne s'ennuie pas une seconde. On peut être déstabilisé au début, mais ce qui est justement intéressant, c'est que cette pièce, très onirique (même si le rythme de l'histoire est dynamique), s'aborde au mieux par le lâcher prise et l'émotionnel. La fin est d'ailleurs très émouvante mais je n'en dirais pas plus. En tout cas, ce spectacle, qui ne ressemble à aucun autre ! pourrait bien être la surprise de l'automne. Perso, je lui prédis beaucoup de succès. # écrit le 24/09/22