Danri

Danse: La femme tiroir

-J’ai jubilé !
J'ai ri, j'ai été heurté, séduis, repoussé, envoûté, questionné, je suis entré dans la psyché d'une femme qui ne m'a pas demandé la permission pour être ce qu'elle voulait être. Premier sas. J'ai vécu les questions du personnage, ses révoltes, ses actes de libération. Tout cela sans hâter le temps du doute et c'était bon tant d'individualité féminine, tant de sincérité pour une femme qui fait des choix, aimer ? L'avouer ? Le nier ? Attendre ? Vivre ? Tenir ? Craquer ? Alors la narration galope au rythme des sensations transmises par une langue poétique tantôt rock, punk, littéraire, romanesque, jamais soumise, capricieuse, impérieuse, juste. Il ne faut pas se mentir, c'est une formidable prise de risque qui électrise, qui explose des tabous avec légèreté et profondeur. Qu'est-ce qu'une femme quand elle se dit sans rayer ce qui ne serait pas convenu ? On est ballotté dedans, emmené, exposé, à la lumière, aux rythmes, à une pensée poétique articulée donc osée. Tout ce qui est caché est dévoilé. Ça m'a fait penser à un match de boxe avec les mots ce moment où une pensée s'envole pour créer des émotions : une véritable explosion d'être sans concession. Là où l'habitude aurait demandé de la vitesse pour dissimuler la profondeur de l'instant, son incertitude, sa folie, sa perdition, son côté intuitif, aléatoire, ses choix " censés " ou insensés pour la censure, il y a du suspense, une tranquillité avec le temps, histoire de tout laisser apparaître. C'est bon quand, c'est une manière de faire originale, ça ne peut laisser indifférent, ça creuse les méninges, ça peut même révolter, comme une vérité. Je vous dis que tout était risque et bond en avant, vision : même pas peur ! Si c'est ça être une femme, si c'est aussi intense alors je ne savais rien et une actrice, une auteure Wedia m'a mise dans la confidence ce soir, et je l'en remercie, pour les images, pour l'innovation, pour l'esprit conquérant, pour avoir pris le vrai temps de la vie des émotions. J'ai ri, comme dans un sas, un espace interdit. J'ai jubilé de tant de liberté comme en lisant un roman, comme en écoutant un opéra, rock, j'ai senti le blues me piéger dans une boucle temporelle qui a duré le temps d'une peine d'amour. Je me suis régalé et découvert, comme en lisant une bd, comme en visionnant un film, comme en m'enfermant pour vivre un plaisir personnel.
# écrit le 14/09/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

Théâtre contemporain: Out put 5

-L'esthétique du cri
Vous avez dit sensible ? Nos sens sont titillés pendant le cheminement sonore et visuel qui crépite autour et en nous: une violence technique, lancinante, au forceps, nous " extirpe ", nous expose sous une lumière crue. Les sons leurs variations, les mouvements leurs répétitions, les traces laissées dans l'espace " géométrique " creusent, à coup de pioche, de nouvelles connexions neuronales. Le décor parcouru par une femme " animale " dessine une interminable peinture phosphorescente qui se rit du temps, espèce d'électrocardiogramme, mi-paysage mi-programme. Ces effets instinctifs nous secouent parce qu'ils sont si pensés. Ils transpercent l'enceinte contenant nos pudiques protections. Violées, nos limites sont refoulées vers une nouvelle audace. Une terre vierge, impossible à percevoir avant 20h30. L'esthétique du cri.
# écrit le 25/04/12 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com