Ses critiques -Un doux poison dont on ne peut pas se passer lorsqu'on y goûte pour la première fois ! 10/10 Si l'on devait commencer à décrire la pièce ne serait-ce que par un seul mot, ce serait, premièrement, trop difficile, et deuxièmement, trop peu de choses ; car oui, "La Tueuse du Pandore" est à elle seule une ode à un champ lexical exquis et mystique. "Sept femmes, un mort...qui est la tueuse du Cabaret Pandore ?" Un teasing qui vous donne un frisson instantané, n'est-ce pas ? Celui-ci, porté par la voix suave d'une des comédiennes, Cécilia Gully, nous donne d'ors et déjà un ton : celui d'une tragédie, se mouvant dans les paillettes d'une troupe de cabaret aussi sensuelle que maudite. Sept femmes, sept déesses, mais surtout, sept meurtrières, chacune à sa façon. Sept femmes possédants chacune un motif si ambitieux pour commettre l'irréparable. Sept femmes, possédant parmi leur beauté et talent, les Sept Péchés Capitaux, que je vous rappelle de ce pas : la Luxure, la Gourmandise, l'Orgueil, la Colère, la Paresse, l'Avarice, et la sordide Jalousie. Sept péchés pour un seul homme à la fois : le Directeur du Cabaret, et l'Inspecteur Gulliver. Tout au long d'un pièce de théâtre aux éléments cinématographiques bien rodés, des comédien.nes tous plus envoûtants et talentueux les un.es que les autres, se donnant la réplique à tour de rôle, de manière fluide et maîtrisée. On regarde, au delà d'une histoire brillamment écrite par Elle Dea, un travail évident de la part de toute la troupe, mais aussi des ingénieurs son et lumières, qui ont embelli l'ambiance qui se dégage du scénario ; un scénario qui pour rappel, est entièrement original, jusqu'aux paroles réécrites de chansons populaires, qui font, aux dires de Elle Dea, partie de sa playlist personnelle. En passant par la Fugue de J.S Bach à la version du film "Le Moulin Rouge" de "Roxane", les comédien.nes jonglent entre danses et chants, où là aussi, d'un point de vue technique et artistique, le travail et le sérieux sont on ne peut plus visibles. Mais ce qui fait l'essence même de "La Tueuse du Pandore" c'est l'interaction entre les personnages et les spectateurs. Car oui, nous, public, sommes non seulement spectateurs de ce qui se passent chez les dieux et déesses de l'Olympe en tant que simples mortels, mais surtout des enquêteurs, tout au long de la pièce. Et c'est à la fin que nous devenons nous-mêmes des dieux : en décidant, avec l'Inspecteur Gulliver, fabuleusement incarné par Clément Forneris, du sors de ces femmes pécheresses, en désignant la coupable. En bref, une pièce qui possède l'impossibilité de rendre indifférent, mais la possibilité, à vos risques et périls, à vous laisser noyer par les sept sirènes de la troupe En'quête de Sens... # écrit le 05/05/23
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