Badguy

Théâtre contemporain: Le Monte-plats

-Harold Pinter Magnifié
Superbe dernière représentation du Monte-Plat. Harold Pinter magnifié. Grâce à la mise en scène aussi sobre qu'intelligente et au jeu pointu des deux acteurs, on glisse progressivement de l' humour à la trajédie. La première partie vous plonge chez Beckett. L'esprit d' "En attendant Godot" vous chope. Les deux protagonistes attendent. Un appel. Un ordre. Une instruction. Tous les deux dans une pièce quasiment dénudée. Avec un monte-plats incongru et effrayant au milieu. De temps-à-autres le Monte-plats se met en branle, crachant des commandes de plats totalement décalées avec la situation. Les deux tueurs se redressent et le mettent en joue... On est dans l'absurde. On capte toutefois une hiérarchie entre les deux hommes. Puis l'attente se fait pesante, la tension monte. Le meneur recadre son accolyte de manière de plus en plus rude. Et on bascule progressivement dans le polar. La drôlerie se mue en trajédie, le dessous des cartes se révèle, les masques tombent et l'issue de l'attente n'est pas celle que l'on croyait. Bravo aux deux acteurs. Ben et Gus...Par Pinter... Entre Harold et Hardy, et la Série Noire.
# écrit le 11/06/23