François entre deux comédies musicales Vous suivez cet utilisateur Inscrit Il y a 1 an 2 critiques
Ses critiques Théâtre contemporain: Machinal -Crime d'une femme, crime d'une société 9/10 Une pièce américaine très forte, presque centenaire, qui n'a guère perdu en actualité, d'autant que la peine de mort existe toujours dans de nombreux États américains. "Machinal" est un classique dans le monde anglo-saxon, et on peut la voir jusqu'à début juin à l'Old Vic de Londres, mais c'est sa première mise en scène française. À Londres, une quinzaine de comédiennes et comédiens, dont certains jouent plusieurs rôles. Au théâtre Darius-Milhaud, cinq interprètes, dont quatre reviennent sans cesse sous d'autres identités. Deux ou trois personnages secondaires en pâtissent peut-être, mais cette distribution des rôles renforce l'idée que, dominés ou dominants, tout le monde participe de la même société, la cautionne, ce qui augmente le côté glaçant. Le spectacle doit sa puissance d'envoûtement à Sarah Leaffer qui interprète l'antihéroïne en alternant entre le désespoir et une envie de vivre, une aspiration à la liberté communicatives. Son visage constamment changeant est riche en émotions contradictoires. Démesure et confinement à la fois. Les décors à transformation sont ingénieux, les changements de costumes habiles. Pas de divulgâchage, mais les effets de lumière finaux sont saisissants. # écrit le 29 Avril , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
| -Emotion 10/10 Une pièce nouvelle, interprétée par trois jeunes comédiennes dont l'une est en scène du début à la fin. Le sujet est annoncé par le titre, et il est dommage d'en dire beaucoup plus, car l'art de la pièce de Maud Charlet est de faire découvrir très progressivement les raisons et les modalités de la dépression de la protagoniste et ses relations avec les deux autres personnages, dont l'identité n'apparaît qu'en cours de route. Le décor est minimal étant donné l'exiguïté de la scène : un miroir au beau prénom, quelques meubles et accessoires. Tout passe alors dans le jeu des interprètes. Un personnage sévère tout d'une pièce mais bien caricaturé par Isaline Deniaud. Un lutin juvénile pour lequel Emma Battini se rajeunit habilement, avec crédibilité, à coups de dés. Valentine Régnier traduit par un visage constamment mobile (sauf aux moments où l'écoute l'emporte) les mille et une évolutions intérieures de Claire : la dépression n'est pas rendue comme un état figé, mais comme une bataille perpétuelle, un kaléidoscope de sentiments. Les mécanismes de la dépression, ses bas et ses quelques hauts, ressortent avec clarté et subtilité. Cela débouche comme de juste sur un apogée, mais impossible de deviner trente secondes avant si l'action finale sera de désespoir ou d'espoir. Très belle chute. L'empathie totale avec la protagoniste et son double rend difficile de ne pas verser quelques larmes. # écrit le 20/11/23 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
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