Jefferson21

Vous suivez cet utilisateur Inscrit Il y a 11 mois 3 critiques Ajouter cet utilisateur
Ses critiques



Vous êtes du même avis que "Jefferson21" et souhaitez être tenu informé
de ses prochains commentaires, Ajoutez cet utilisateur et Suivez-le.

Ses critiques



Théâtre contemporain: Tout l'Or du Monde

-Un joyau d'alchimie !
10/10

Une pièce sur la monnaie et la dette, a priori, ce n'est pas folichon... et pourtant ! Le texte rigoureux et très renseigné de Nicolas Malrone, qui signe aussi la mise en scène, nous entraîne dans une épopée qui nous touche toutes et tous, à travers trois périodes qui s'enchevêtrent : 2024, l'époque des Templiers et celle de Nicolas Copernic. Une épopée qui nous raconte les conséquences que la création de la monnaie et la dette des états qui lui est liée ont sur nos vies. Cependant, ce n'est pas un spectacle didactique, ou professoral, loin de là : l'auteur nous fait entrevoir ces réalités au travers de trois récits palpitants. De nos jours, c'est Marion Kempf, journaliste d'investigation qui enquête sur le directeur de la Banque centrale européenne, en cela aidée par un activiste qui cherche à faire éclater la vérité sur la dette. Aux temps des Templiers, c'est Jacques de Molay, persécuté par Guillaume de Nogaret pour exposer le fameux trésor qu'on n'a jamais retrouvé. Et Copernic et ses théories révolutionnaires sur l'héliocentrisme se heurte lui à la vindicte de Jules de Médicis, qui va utiliser ses notes pour concevoir une machine à fabriquer de l'or afin de devenir pape. Ces trois histoires très denses se répondent au fil de la pièce, chacune éclairant l'autre, dans une mise en scène toujours lisible et d'une remarquable simplicité. Et malgré le sujet, l'auteur préfère considérer que son public est cultivé et niveler par le haut plutôt que se perdre en scènes d'exposition oiseuses qui auraient pu alourdir un sujet déjà bien touffu. Dans le programme, l'auteur donne d'ailleurs toutes les sources de ses pistes de réflexion, car, si tout n'est pas forcément immédiatement compréhensible, cette pièce a le mérite de donner envie d'en savoir plus. Cerise sur le gâteau, le texte ne se prend pas au sérieux, et certaines répliques sont franchement drôles. La distribution est impeccable, et les quatre actrices et acteurs qui jouent devant nous prennent visiblement du plaisir à faire vivre leurs différents personnages. Éve Laudenback interprète brillamment Marion Kempf et Jules de Médicis, Victor Bratovic incarne avec maestria Guillaume de Nogaret et l'activiste, Antoine Michel figure avec finesse le directeur de la Banque centrale européenne et Nicolas Copernic. Mention spéciale à Clémence Bayona, fabuleuse dans les trois plus petits rôles (qu'elle joue en alternance avec Amadine Gaymard), dont Jacques de Molay : chacune de ses apparitions est un enchantement, tant elle est méconnaissable à chaque fois. Elle passe avec une telle aisance de la gravité douloureuse de Jacques de Molay aux facéties aériennes d'Isabelle Copernic à la sombre détermination de l'éminence grise de la BCE qu'elle est notre coup de coeur absolu. En résumé, Tout l'or du monde est une création passionnante de bout en bout, un spectacle engagé et qui en plus fait du bien à une époque où l'on ne cesse de vouloir nous faire culpabiliser sur la dette des pouvoirs publics. Un certain Bruno Le Maire, au lieu d'écrire des âneries sur le renflement brun, pourrait sûrement y prendre quelques leçons d'économie, ce qui, un, nous ferait des vacances, et deux l'empêcherait d'user de ce ton paternaliste alors qu'il ne sait pas de quoi il parle.
# écrit le 21 Avril , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


One man show: Kevin Ozgoz dans À la folie, pas du tout

-Qu’est-ce que c’est rigolo, l’amour ! (Et dédicace à Arthur, bien sûr)
10/10

Kevin Ozgoz est un jeune homme sensible et follement drôle à la fois. Dans son spectacle, un seul sujet : l'amour. — Mais c'est pas rigolo, l'amour ! — Oh que si. Et Kevin l'a très bien compris. Et il a déjà du métier, il n'est pas " jeune dans le crime " comme disait mon prof de théâtre. Il a commencé à 14 ans, et ça se sent, notamment lorsqu'il réussit sans peine à canaliser dès le début un Arthur assez turbulent, venu avec sa bande d'étudiants en médecine de Lyon, sa ville natale. Entre le pire des nouvel an (coucou Patrick), une sombre passion pour le barbecue, la maladresse masculine adolescente, une mère fantasque et sa capacité à rebondir sur chaque réaction du public, le jeune Lyonnais (il n'a que 21 ans !) maîtrise déjà parfaitement son art : enchaîner des blagues toutes plus drôles les unes que les autres. Avec un seul fil conducteur : l'amour. Ou plutôt : le sentiment amoureux, et comment il se développe chez les mecs de son âge. — Oh là là, ça a l'air chiant ! — Paaas du tout. L'histoire qu'il nous raconte, c'est la sienne, dont on ne dévoilera rien tant elle est à la fois atypique et familière à chacun de nous : on a tous connu des déboires similaires. C'est un récit initiatique parsemé d'embûches (et de barbecues, donc), chacune prétexte à une réflexion cinglante sur notre incapacité à comprendre les filles, quel que soit notre âge, avec des punchlines qui font éclater de rire le public toutes les trente secondes. Il faut avoir un sacré courage et une belle maturité pour s'attaquer à son âge à l'amour, sujet a priori si peu propice aux vannes désopilantes. Avec son co-auteur Henry Fexa, Kevin réussit haut la main à transformer cette matière prétendument à l'eau de rose en substance qui tourne bien souvent en eau de boudin. — Ça a l'air drôlement bien ! — Drôlement, c'est le mot. Cerise sur le gâteau, à une époque où tant de jeunes mecs se gargarisent de vidéos masculinistes pleines d'injonctions à être un " mâle alpha " déclamées d'une voix caverneuse sur fond de ralentis de félins sauvages dans la savane, Kevin Ozgoz, lui, est fier de nous dire : oui, je suis paumé avec les meufs ; oui, je suis un mec sensible ; oui, je suis amoureux ; et, oui, je vous emmerde. Moi, je suis un mâle Ferrari, c'est quand même nettement plus classe. Ce n'est pas dans son spectacle que vous entendrez les sempiternelles blagues éculées sur " les meufs, de toute façon, c'est toutes les mêmes " ni sur " nous, les mecs, on sait bien que ", et, quel que soit votre âge, vous retrouverez forcément un peu de votre propre histoire dans ce voyage où il nous prend par la main. — Je réserve tout de suite ! — Ah bah quand même ! C'est pas trop tôt ! N'hésitez pas à aller le saluer après la représentation : en plus de toutes ces qualités, il est gentil comme un coeur. Sinon, vous ne pourrez pas dire, quand il fera le Zénith : — Si je connais Kevin Ozgoz ? Mais tu rigoles ?! Je le suis depuis le Joke ! Alors, allez-y ! Foncez ! En plus c'est un spectacle en rodage, vous pourrez y retourner à deux semaine d'affilée et voir un truc différent ! Et non seulement vous allez vous marrer, mais en plus vous ne recevrez que de l'amour. À l'époque qu'on vit, c'est pas mal, non ? (Je précise que Kevin ne m'a pas payé pour écrire cette critique, et que je ne le connais ni d'Ève ni d'Adam). P.S. : Note pour K.O. : tu déposeras la petite valise noire à Stalingrad, comme d'habitude. On se voit samedi pour le barbecue. ;-)
# écrit le 22 Mars


Stand-up: Myriam Baroukh

-Foncez voir Myriam Baroukh !
10/10

Myriam Baroukh est extraordinaire. Au sens propre. Quand on la voit arriver, on sait tout de suite qu'on va passer une bonne soirée. D'abord, par ce qu'elle commence par faire connaissance avec la salle. Avec TOUTE la salle. Et elle enchaîne sur sa vie de femme mariée avec deux enfants. Rébarbatif ? Mais non ! Pas du tout ! Au contraire ! Car elle s'est mariée pour des raisons, disons, euh, étonnantes ? Et en plus elle a eu une journée de mariage qu'on ne souhaite pas à sa pire ennemie ! Elle a aussi un avis très tranché sur Gabriel Attal et les réfugiés, et... ce n'est pas DU TOUT ce à quoi vous vous attendez ! Loin des des stand-uppers célibataires qui débitent des clichés sur les nanas, Myriam nous emmène dans SON monde, concret, quotidien, mais parsemé anecdotes hilarantes - où tout est vrai, jure-t-elle - et effectivement, y a des trucs... elle n'a pas pu les inventer, c'est trop dingue ! Elle évoque même, ça j'avais jamais vu, la sexualité de... sa voiture. Si si. Enfin, si j'ai bien tout compris. Bref, c'est une heure de bonheur, où elle répond à chaque rire, chaque réaction du public, c'est un enchantement continu, vous allez vous marrer, c'est sûr, alors, ben... qu'est-ce vous faites encore là ? Foncez la voir !
# écrit le 16 Janvier




Recherche avancée

Le
Heure de la Séance:

Prix souhaité :

Type de sortie :

Titre d'événement :

Artistes :

Capacité de la salle:


Nom de la salle :

Ville ou code postal :

Type de Public :

plus de critères
Trier les résultats par :




Les Thématiques