Thierry Durand

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Seul(e) en Scène: A la recherche du rire perdu

-Ne cherchez plus : on l'a retrouvé !
10/10

Ne cherchez plus : le rire, on l'a retrouvé hier soir dans une salle comble du théâtre Darius Milhaud (Paris 19e). L'hilarité y a instantanément emporté un public gagné par la culture jubilatoire d'une Octavie qui n'a pas hésité pour l'occasion à inviter sur scène des Bergson, des Freud, des Aristote, tous plus déjantés les uns que les autres... La scène de la prof de français est carrément irrésistible. Une audace dans le propos et des figures de style qui font mouche à chaque saillie, ça fait beaucoup de bien. En ces temps quelque peu crispants, l'écriture d'Octavie et la mise en scène de Thierry Devaye crispent surtout les maxillaires et les zygomatiques ! Un duo qui promet !
# écrit le 12 Septembre , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre contemporain: Au bout des mondes

-Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?
10/10

Oh oui, bien loin ! Et bien plus fort que des photos de paysages du bout du monde ! Prendre le transsibérien ou le transatlantique avec Blaise Cendrars que nous poursuivons dans ses innombrables voyages et découvertes, en dégustant son style enlevé, son humour corrosif et son insatiable curiosité, nous redonne un goût d'aventure et de liberté qui, à l'heure de l'Internet, nous invite encore à nous imaginer à l'aube du XXe siècle et à nous émerveiller ! ...au pas de course, tant la mise en scène enlevée de Thierry Devaye et le jeu de Pascal Lafeuille et de Loïc Le Dauphin, magnifiques, aussi drôles en écrivain voyageur qu'en passagers truculents, nous emportent. Oui, tour à tour assis.e dans le compartiment de l'un des nombreux trains de Blaise ou tout.e seul.e sur le pont d'un long courrier à se délecter de la beauté de l'aube, on est emporté.e dans sa course folle à la rencontre de paysages magnifiques et de personnages bouleversants d'humanité (le dîner du capitaine est irrésistible, l'amour de Jeanne est poignant). Mais, et c'est encore plus fort, où finit la réalité ? où commence le rêve ? Car le tour du monde de Blaise ne se limite évidemment pas à la Sibérie ni aux mers du Sud : il plonge aussi l'artiste dans un voyage intérieur et dans son besoin irrépressible d'écrire ; et ses questionnements intimes prennent soudain l'écrivain au dépourvu et le paralysent quelques secondes, intenses, perdu dans ses pensées, devant un miroir sur lequel il a posé un tissu pour ne pas se regarder. Jusqu'à le contraindre à se poser la question la plus importante de son existence : " pourquoi j'écris ? " Sa réponse, à elle seule, vaut le détour, celui de rejoindre le Théâtre avant que le bateau ne parte. Thierry Durand.
# écrit le 23/01/23 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre contemporain: Outre Ciel

-De l'insolite, du merveilleux.
10/10

Qui n'a jamais tenté d'imaginer l'insondable qui nous attend après la mort ? François Brousse nous prend par la main pour nous inviter, non sans humour, à l'accompagner dans ses visions, des visions où poésie et onirisme le disputent au plaisir de s'égarer. Ça tombe bien : le metteur en scène "d'Outre Ciel", Thierry Devaye, rompu à cet exercice de style, prend justement beaucoup de plaisir à redonner à ses comédiens, Pascal Lafeuille et Loïc Le Dauphin, plus complices et inspirés que jamais, leurs regards d'enfants émerveillés par la puissance du cosmos. Et si le spectateur ne saisit pas toujours immédiatement toutes les subtilités de l'écriture broussienne, riche en antonymes et métaphores, il y renonce délicieusement pour se laisser bercer dans l'insolite et le merveilleux. Thierry Durand.
# écrit le 23/01/23 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre contemporain: L'autre et soi

-Un triomphe mérité !
10/10

Le public est plongé jusqu'au vertige dans le désespoir et la solitude les plus noirs ...pour mieux en être arraché in extremis, tel un nénuphar né de la vase. Baudelaire n'est pas loin de Carole Fréchette. Pari fou et réussi pour cette petit troupe de comédiens (soi-disant " amateurs "), tous capables de maîtriser et de rendre aussi forts un texte et des thèmes aussi durs ! Que de justesse et de naturel dans l'incapacité à communiquer et à se comprendre, à se débattre dans la détresse ! Si l'amour est finalement vainqueur, c'est tout de même au prix d'énormes souffrances. Et ces souffrances, et cet amour, ces comédiens ont tous su les partager avec une générosité et un talent remarquables ! Guidés par une mise en scène tout en subtilités, ces femmes et cet homme caméléons, aux perruques interchangeables, se révèlent magnifiques de précision et d'écoute ! Comment ne pas s'extasier devant la prouesse de la mère d'être parvenue à mémoriser et à dire avec autant de fluidité des répliques aussi incompréhensibles ? Comment ne pas applaudir au jeu époustouflant de sa fille que l'on accompagne dans sa quête désespérée ! Heureusement que son frère et sa Russe de conquête amoureuse nous offrent de rares occasions grinçantes de trouver un peu d'air dans ce huis clos asphyxiant ! Encore bravo ! Bravo et... merci pour cette immense et profonde émotion ! Vous avez bien mérité votre triomphe ! Thierry Durand.
# écrit le 07/07/22 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Comédie dramatique: Là-bas, de l'autre côté de l'eau

-Du spectacle vivant, vivant et profondément humain, au service de la pédagogie.
10/10

Mesdames et messieurs les enseignants, dont je suis, plus besoin d'enseigner la guerre d'Algérie (et en tâchant, évidemment, de faire prendre conscience à ses élèves de ce qu'elle a aussi et surtout été un drame pour deux peuples que l'Histoire a violemment séparés, deux peuples qui s'aimaient aussi et qui avaient aussi bâti ensemble une culture commune, le drame de devoir se quitter pour toujours quand on s'appelle Marthe et Aïcha, ou France et Moktar, et que l'on s'aime et que l'on ne peut concevoir de... ne plus se revoir) ! Il suffit d'emmener ses élèves voir ce magnifique spectacle où on rit, on chante, on pleure et on réfléchit. Bref, où l'on vit. Comment traiter de la question délicate, et brûlante d'actualité, du déchirement de ces deux peuples qui ont vécu 132 ans ensemble, et s'y sont forcément aussi aimés, sans sombrer bêtement dans le manichéisme ? Xavier Lemaire, déjà molièrisé pour ses "Coquelicots des tranchées", y est brillamment parvenu dans une mise en scène tout en nuances et subtilités, avec le souci constant de l'authenticité où aucun détail, dans cette succession de tableaux montée comme un film, n'est laissé au hasard : l'insouciance et la beauté d'une jeunesse qui ne comprend rien à cette violence et qui doit cheminer à l'aveugle, la détresse de "harkis" sommés de choisir un camp, le remarquable travail de recherche qui a permis une recontextualisation respectueuse des manières de penser de l'époque et de dire les choses. On y plonge, on y est, on y vit. Ce spectacle vivant est une superbe et imparable dénonciation de la cancel culture et du politiquement correct. Et pour nous, professeurs, ça fait du bien. Les spectateurs en ressortent les yeux rougis car ils s'y voient, tant le casting est excellent : au lieu de verser dans le pathos, les comédiens sont tellement justes et magnifiques qu'ils nous font revivre l'époque avec eux. On chante avec Jean-Paul, on rit avec Marthe, on pleure avec France, on dessine avec Moktar, on danse avec Aïcha. Sans parler de l'incroyable métamorphose des comédiens qui jouent 2, voire 3 ou 4 personnages ! Aïcha en politicarde arriviste... Marie-Christine en fille du Prophète... Des virtuoses soutenus par une scénographie et une bande-son judicieuses et pittoresques. Toute l'équipe accueillante et chaleureuse du Théâtre de La Bruyère permet cet enchantement jusqu'au 18 décembre, ne boudez pas votre plaisir, ni celui de vos élèves, ni celui de leurs parents : avec son auteur, Pierre-Olivier Scotto, repartez pour "Là-bas, de l'autre côté de l'eau", entre Alger la Blanche et Montrouge la Rouge ! Thierry Durand.
# écrit le 05/12/21


Théâtre contemporain: Le Système de Ponzi

-Bravissimo !
10/10

Une prouesse linguistique et scénique époustouflante, perçue, par une salle pleine et conquise, comme un bel et vibrant hommage à l'amitié culturelle franco-allemande. De superbes tableaux où, à l'instar des costumes, l'imprévisible le dispute à l'humour. Beaucoup de subtilité pédagogique dans cette fresque historique et biographique émouvante. Charles Ponzi ? Une chaîne, un système et un rêve, celui de tant d'immigrés italiens de 3e classe entassés à fond de cale dans les transatlantiques du début du siècle dernier. Le spectateur voyage au milieu d'eux et revit l'American dream des années 20 grâce à 13 jeunes comédiens virtuoses, excellant dans l'art de jouer ensemble avec une complicité jubilatoire inattendue de la part d'acteurs non bilingues. Bravissimo ! Thierry Durand.
# écrit le 01/11/21 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre classique: Signé Dumas

-Le physique de l'emploi.
10/10

Le physique de l'emploi. Et le verbe. Et, sans doute, la même gestuelle. Comment ne pas confier à Xavier Lemaire ce rôle taillé sur mesure ? Alexandre Dumas, ses outrances, son outrecuidance, son humour décapant, sa faconde et ses doutes, ne pouvaient trouver meilleur interprète que ce comédien (bien connu du monde du théâtre et du grand public pour aimer passionnément les personnages qu'il incarne). Le duo-duel amoureux avec son nègre, le complice et rival Auguste Maquet, brillamment interprété par un Davy Sardou qui ne s'en laisse pas conter, est savoureux de quiproquos, de non-dits et, surtout, nous entraîne dans un vertige de joutes oratoires de haute volée ; et quand elles tournent au pugilat, le public, rivé aux rêts qui fusent à travers la scène, se prend à en redouter l'issue finale tant les bottes secrètes font délicieusement mouche dans ce "Souper" façon Tristan Petitgirard. Merci Messieurs pour cette brillante et trop courte soirée qui donne envie à vos convives de se replonger illico dans les oeuvres du magnifique papa de D'Artagnan. Thierry Durand.
# écrit le 12/02/20


Comédie: L'affaire de la rue de Lourcine

-Pour tous publics, surtout les déprimés !
10/10

Ça court, ça crie, ça chante, ça se poursuit dans tous les sens, ça danse sous les spotlights, ça se court-circuite et se dialogue de sourds, ça se percute et ça s'embrasse, ça ronfle joyeusement et, de rires en pleurs de rire, dans une mise en scène devayenne complètement déjantée, on se prend au jeu de l'enquête policière pour tenter de résoudre l'intrigue. Car les assassins de la Rue de Lourcine se font plaisir comme des p'tits fous en nous transmettant généreusement leur folie. On avait un peu oublié la joie de vivre de l'auteur du "Molière dans tous ses états" ; mais en allumant le théâtre de Nesle, les Illuminés l'ont réveillée dans un Labiche tellement rythmé que l'on ne veut surtout pas savoir trop tôt, finalement, qui est l'assassin de la Rue de Lourcine. Pour tous publics, surtout les déprimés ! Thierry Durand.
# écrit le 10/11/19


Théâtre classique: Hamlet

-Être ou ne pas être... Eh bien il vaut mieux y être, justement !
10/10

...Ou y avoir été (y être allé, pour les puristes) ! Et avant que le spectacle ne se termine ! Parce que ça c'est du spectacle, Mesdames et Messieurs ! Et pour ceux qui n'y sont pas encore allés, n'hésitez plus, foncez ! ...avant d'entendre vos parents, amis et voisins vous répéter qu'ils ont eu bien raison, eux, de ne pas le manquer. Pour l'adaptation de Xavier Lemaire d'abord, toute en modernité, qui fait la part belle à l'humour, et qui fait que même les adolescents goûtent et la clarté de l'intrigue et les affres des personnages (jusqu'à l'une de mes élèves qui, au sortir du Théâtre 14, me récite tout de go : "Économie ! Économie, Horace ! Les viandes chaudes du repas des funérailles ont fourni les viandes froides du repas des noces"). Pour sa mise en scène et sa scénographie également, truffées d'inventions judicieuses, cocasses et pour le moins inattendues de la part d'un théâtre classique, bien que Shakespeare reste décidément intemporel. Pour le jeu des 11 comédiens enfin, dont pas un ne démérite un seul instant tout au long de cette lutte à rebondissements. On comprend mieux pourquoi cet Hamlet affiche complet à chaque représentation ! Et l'on comprend mieux aussi l'ovation du public ! Bravo ! ...et merci ! Thierry Durand.
# écrit le 19/04/18


Théâtre contemporain: Une dernière nuit

-Une Dernière Nuit à ne surtout pas manquer !
10/10

On a froid, on a peur, on est perdu dans les ténèbres de cette "Dernière Nuit" que toute humanité semble avoir désertée, après avoir asséché et la Terre et le coeur des hommes. Le créateur de "Vienne l'Amour et sonne l'heure" (2013) et "Ombre" (2016) nous plonge cette fois dans une fable futuriste et militante pour nous rappeler l'urgence de goûter le bonheur de pouvoir encore un peu ne pas vivre seul, de pouvoir encore un peu étancher sa soif d'amour, et sa soif tout court. Bien plus qu'un plaidoyer écologiste indispensable à la survie de l'humanité doublé d'un réquisitoire au vitriol contre tout totalitarisme tenté de gérer des hommes de plus en plus nombreux face à des ressources en voie de disparition, Thierry Devaye nous invite à rejoindre une poignée de résistants (neuf acteurs magnifiques, au jeu tout en nuances, magnifiques dans leur sensibilité, magnifiques dans leur humanité si fragile et si puissante à la fois) qui oseront braver tout à la fois le manque de liberté et le manque d'amour. Sur fond de fin du monde, "Une Dernière Nuit" pourrait être un scénario cinématographique tellement le suspens du flashback et le naturalisme des tableaux nous tiennent en haleine, si Thierry Devaye n'était pas également un écrivain, un poète, soucieux, au plus noir de la nuit, d'allumer une petite étoile pour nous rassurer. Et heureusement ! ...car nous avons beau tenter de nous souvenir que nous sommes des spectateurs qui finirons forcément par sortir de ces ténèbres dès lors que la salle se rallumera, nous ne pouvons faire autrement que de nous muer, nous aussi, en migrants désemparés, en errants assoiffés. Comment peut-on, sur un plateau nu, reconstituer un paysage apocalyptique aussi empreint de mansuétude ? C'est toute la magie du théâtre. Et celui de cette "Dernière Nuit" rend un nouvel hommage à la générosité et à l'humanité des artistes. Merci Monsieur Devaye. Thierry Durand.
# écrit le 19/03/18



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