Pierre Lechat

Théâtre contemporain: Plaidoirie d'une soumise

-Unique en son genre, à voir !
Je suis allé voir avec mon épouse et un couple d'amis une pièce de théâtre unique en son genre, "Plaidoirie d'une soumise". Une avocate défend aux assises un homme accusé de mauvais traitements, torture et humiliation sur sa soumise, laquelle n'est autre que... Son avocate ! Je ne vais pas vous divulgâcher ce spectacle qui aborde le sujet du BDSM d'une manière complètement inédite et avec brio. Solène Collin, l'auteur, qui est aussi la metteur en scène et l'interprète de sa pièce, sait à l'évidence de quoi elle parle et le fait avec talent, talent d'écriture mais aussi talent d'actrice, la performance étant remarquable avec des moments particulièrement intenses. La pièce ouvre le débat sur la réprobation dont ces pratiques, ce mode de vie font l'objet même quand elles ne dérapent pas, ce qui est le cas la plupart du temps, quand on a affaire à des gens sérieux et attentifs, et non pas à des psychopathes frustrés qui se défoulent (aussi bien des femmes que des hommes) sur leurs soumis ou des petits-bourgeois en mal de sensations qui s'inventent une vie à la lecture de "50 nuances de guimauve", comme le dit si bien mon amie Arcane. Et aussi sur l'origine de cette réprobation : la société, l'Etat ?... Ce féminisme néo-puritain d'importation anglo-saxonne qui fait de toute femme une victime et de tout homme un salaud et de toute relation une "emprise", oubliant que si la femme a le droit de dire non, elle a aussi le droit et la capacité de dire oui (et l'homme aussi, d'ailleurs !) ? Mais l'incompréhension vient aussi de gens qui n'ont pas de second degré ou tout simplement ignorent les règles de cet univers très codifié. C'est pour cela que cette pièce est accessible non seulement aux initiés, BDSM ou libertins, mais aussi aux profanes désireux de comprendre, qu'ils soient tentés ou pas. Alors, coupable et perpet', ou innocent et acquitté ?... (une peine moyenne n'étant guère envisageable...). Bravo encore, Madame ! NB : zéro conflit d'intérêt, ni avec la salle, ni avec l'auteur dont je n'avais jamais entendu le nom avant la représentation. Pierre LECHAT, écrivain
# écrit le 14 Mars