Tous passés par l'école toulousaine Music Halle où ils ont partagé leur intérêt pour les musiques improvisées, les cinq compères d'Alfie Ryner se sont constitués en groupe en 2006 pour mener ensemble un travail très expérimental avant de se produire en concert deux ans plus tard. Longue maturation pour mettre en forme le fruit de leur distillerie, d'autant que chez ces drôles d'énergumènes la texture sonore prime sur l'écriture en soi.
On ne cherchera donc pas de mélodies de premier plan dans le répertoire de ces cinq agitateurs qui donnent dans la fusion bizarroïde pour mieux brouiller les pistes balisées. Ici, pas de règle, tous les styles se recoupent, du boléro au free le plus échevelé, du flamenco au trash-metal, ou d'un " tango toxico " bruitiste et tempétueux à des plages plus apaisées. Alfie Ryner, comme l'illustre la pochette de son second album, est bien une créature hybride nageant en eaux troubles, sorte de foutoir chaotique digne d'un John Zorn.

Sur l'architecture souvent complexe de leurs musiques en forme de pérégrinations urbaines , vient se greffer la poésie hallucinée et déjantée de Paco Serrano, le saxophoniste d'origine hispanique et à l'accent du sud-ouest qui, plus que chanteur, joue les narrateurs- tchatcheurs mi goguenard mi intrigant. Surréaliste parfois, abrasif souvent, un concert d'Alfie Ryner (déjà venu au château de la Roche en 2012) nous place sur le fil du rasoir, là où le jazz ainsi trituré peut d'un rien basculer vers le post-punk le plus trashy...

Paco Serrano Pozo : saxs, chant
Gérald Gimenez : guitares
Guillaume Gendre : contrebasse
Loris Pertoldi : batterie
Guillaume Pique : Trombon

En partenariat avec le Rhyno Jazz Festival