Casey et D' de Kabal sont deux artistes dont le travail met en relief des modes de subjectivation du passé. Ils offrent une approche personnelle et collective de l'expérience esclavagiste. L'exploration du souvenir donne naissance à un discours sur soi, un discours sur la nation et un discours sur l'avenir. Pour les descendants d'esclaves, se souvenir, c'est souffrir. Se souvenir, c'est parfois s'enfermer dans une passivité qui aboutit à la destruction de soi et de l'autre. Se souvenir, c'est aussi tirer de sa souffrance un potentiel ontologique, une capacité à être et à devenir.

Le rap de Casey et les performances théâtrales de D' de Kabal exemplifient des modalités d'appropriation, d'interprétation et de gestion de la mémoire à la fois distincts et complémentaires. Il s'agira d'examiner les paradoxes, les parallélismes et les liens de continuité/de discontinuité que ces deux artistes établissent entre le passé et le présent. En fonction du tempérament de chacun, le rapport à la mémoire aboutit à une rupture ou à une réconciliation avec soi-même, avec la nation, avec l'avenir.

A Savoir
Rencontre animée Nathalie Etoke