"Cette oeuvre s'apparente à ce que j'appellerais un opéra de tréteau, inspiré de la comedia dell 'arte. Et c'est cette énergie de jeu, ce registre qui mêle burlesque et tragique, ce mélange de genres qui n'appartient qu'au "baroque" (ou que le "baroque" invente) qui m'attire dans cette Oeuvre. Cette histoire d'une servante devenue maîtresse, qui se rebelle devant la violence de son mari, cette femme libre dans le mariage est bien notre contemporaine. Elle n'appartient pas à une époque en particulier et son discours, bien qu'écrit il y a trois cents ans, pourrait être prononcé aujourd'hui. Je pense à Molière et à ses "amoureux" : Dandin promettant de bons coups de bâton à sa femme ou Arnolphe devenant fou de voir Agnès sourire à un galant : cette jalousie, cette folie de l'amour sont vivants aujourd'hui encore. L'histoire de "Vespetta e Pimpinone" est de tout temps parce qu'il s'agit avant tout d'une histoire d'amour. Drôle et pathétique." Guy-Pierre Couleau

Vespetta e Pimpinone, composé pour servir d'intermède à Astarto, opra séria créé à Venise en 1708, appartient donc au genre des Interermezzi comici musicali dont le succès fut tel qu'ils furent souvent interprétés de façon autonome, rivalisant ainsi avec l'opera buffa. Le livret de Pariati et la musique d'Albinoni inspirèrent à Telemann son Pimpinone (1725) ainsi qu'à Pergolesi sa célébrissime Serva padrona (1733) qui devait, vingt ans plus tard, déclencher à Paris la fameuse "Querelle des Bouffons" opposant les partisans de la musique italienne à ceux de la musique française. Jean Maillet