Il se distingue, avant tout, par une reconfiguration musicale en procédant au remplacement de tous les instruments chers aux musiques occidentales, à l'exception de la batterie et de quelques autres. Les huit musiciens ont troqué la basse contre un gumbri, préféré des percussions traditionnelles du cru, choisi le banjo, la mandoline, l'outar et le luth pour délaisser la guitare, utilisé l'antique rebab à la place du synthé et opté pour la flûte et la ghaïta pour former la section cuivres.

Le tout sur fond d'arrangements faisant fusionner, à merveille, deux univers musicaux, pas si antinomiques que cela, celui de Bob Marley, bien sûr, et celui du groupe culte chérifien, Nass El Ghiwane. Soit deux courants majeurs des années 1970, unis par le même élan de justice sociale et de défense du "petit" peuple porte-drapeau dans deux anciennes colonies. Le résultat est à la fois étonnant et détonnant.