"Il sera question de social et d'intime, d'emploi et de licenciement, de famille et de couple. Il y aura des scrupules et des doutes, du manque de communication, du manque d'argent aussi, de la musique live, du théâtre dans le théâtre, de la merde et des paillettes. Dans un espace vide nous allons voir à nu le jeu des mécaniques humaines. Et que tout n'est qu'un jeu, jamais sans conséquences. Six personnages, représentatifs des catégories sociales majoritaires, vont se retrouver dans cette histoire, et le public devra participer aussi pour tantôt mêler, tantôt démêler les liens qui les unissent. Trois femmes, trois hommes, dont les relations intimes ou sociales dressent un portrait possible d'aujourd'hui.

Un éboueur licencié par un héritier d'entreprise dont le père va –ou vient- de mourir ; une actrice payée pour tromper l'ennui d'une rentière ; un touche-à-tout troublant le coeur d'une institutrice, qui est la femme de l'éboueur. L'héritier est séduit par l'actrice, mais doit de l'argent à la rentière, etc etc. La fable finale compte peu : elle est en cours de construction et pourra l'être, dans ses détails, dans ses revirements, jusqu'au dernier moment. J'aimerais que notre attention, acteurs et spectateurs mêlés, soit portée sur les mécanismes qui agissent au sein de nos relations sociales ou intimes, et non sur des particularismes fixes qui font de la fable une anecdote de plus.

Je dis que la fable compte peu, mais c'est par provocation. Bien entendu qu'elle compte énormément, sa teneur, ses nuances. Je voudrais montrer la société dans laquelle je vis. Découvrir quelques-uns des archétypes sociaux en place en ce début de siècle. Mettre le public au contact d'une société, une micro-société de six personnes, qu'il ne considérerait pas comme extérieure à lui, comme autre que celle qu'il fréquente chaque jour. Une très grande proximité dans laquelle nous mettrons, aussi, de la distance." Marc Vittecoq