"L'absurdité des situations exposées dans chaque tableau m'amène à élaborer ces scènes de manière stylisée. J'ai voulu imposer aux comédiens un cadre clair, précis, ainsi que des règles à suivre (regard droit, corps tenu, déplacements en diagonale, mouvements chorégraphiés, etc.) afin qu'ils puissent trouver leur liberté à l'intérieur de ces contraintes. De là, sans imposer d'interprétation, le public est libre de rêver où bon lui semble.

Il en va de même pour le décor qui ne suggère aucun lieu précis. Je ne voulais pas avoir la prétention de donner une leçon ou de juger, ni de prendre part sur les habitudes de notre société. J'ai simplement cherché à créer une forme qui émeut et peut toucher chacun.

Notre travail s'est basé sur trois axes :

La parole d'un corps non-explicatif

Un corps ni réaliste, ni démonstratif qui prend son sens par la répétition du mouvement. "Longtemps, j'ai pensé que le rôle de l'artiste était de secouer le public. Aujourd'hui, je veux lui offrir sur scène ce que le monde, devenu trop dur, ne lui donne plus : des moments d'amour pur." Pina Bausch

La précision Nous avons édifié une schéma fixe pour chacune des saynètes, un pilier solide qui a pour but de devenir un tremplin pour le comédien, lui permettant de réaliser un salto arrière ! L'harmonie Panique

Il était indispensable d'avoir un équilibre entre le comédien, la troupe et l'auteur. Chaque comédien a sa particularité, sa folie, son humour. Mon rôle est de trouver l'accord parfait entre tous. J'ai besoin d'allier l'originalité des comédiens avec celle de Jodorowsky pour servir au mieux ce texte."